14 Juin CONGRÈS DES MEMBRES 2016 – Denis Schneider
CONGRÈS DES MEMBRES 2016
L’assemblée générale annuelle 2016 de la Société anthroposophique au Canada a été tenue, à Montréal le samedi 21 mai. Un congrès des membres a précédé l’événement le vendredi soir et le samedi matin.
Vendredi soir, Arie van Ameringen a partagé les premiers fruits de sa recherche sur la Méditation de la Pierre de Fondation. Il a aussi fait un tour d’horizon des défis qui se présentent à notre époque, des forces qui sont là pour nous éveiller à ce qui se passe dans le monde et ainsi nous faire progresser. Il a mis l’accent sur l’espoir qu’apportent, avec elles, les nouvelles générations. Nous n’avons pas nécessairement les réponses mais cependant nous avons le courage de rencontrer les défis actuels et d’aller de l’avant.
INITIATIVE
Dans notre société anthroposophique, tout est question d’initiative : des individus ou un groupe d’individus sont invités à initier un événement, un projet artistique ou social, incluant toute nouvelle forme possible.
Il a deux ans et demi, Arie van Ameringen, soutenu par Marie-Claire Roset-Joubert (qui a tenu le fil d’or), a proposé une rencontre pour travailler sur l’Antéchrist de Soloviev. A la fin de cette rencontre, tous les participants, d’un commun accord, ont décidé de continuer à approfondir ce thème en projetant des rencontres deux fois l’an. Aux premiers membres fondateurs et à d’autres participants des Cantons de l’Est, qui étaient venus d’abord pour étudier les défis de notre temps, (à partir des œuvres de Soloviev et Dostoïevski) se sont ajoutés des membres de différentes régions de la province. Lors des rencontres, leur recherche a ensuite inclus des textes de Rudolf Steiner et Prokofieff. Un projet de présenter les résultats de ce travail, à l’assemblée générale annuelle, était alors évoqué par Arie.
À la nouvelle qu’il n’y aurait peut-être pas de congrès cette année, à Montréal, vu l’ampleur de l’événement « À la rencontre de notre humanité » (à venir cet été à Ottawa), des membres de Montréal ont exprimé spontanément leur même volonté de maintenir le fil d’or des congrès, à caractère artistique, tenus jusqu’alors à Montréal. Lors d’une réunion d’un petit comité improvisé, une décision ferme fut prise de tenir un tel congrès.
Suite à cette deuxième initiative, le groupe de Cowansville a proposé au comité, de prendre en charge le contenu et la forme du congrès.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
La journée du samedi s’est ouverte avec une présentation artistique de notre travail sur les signes de notre temps. Cette offrande fut conçue et imaginée sous forme de mouvement dans l’espace et d’énoncés récités individuellement ou en chœur; celle-ci inspirée des 12 signes des temps tels que formulés par Rudolf Steiner et cités par Isabelle Val de Flor lors d’une rencontre en 2015.
SIGNES DES TEMPS
Refus de cultiver une vie spirituelle libre.
Un état centralisé et non tripartite.
Les hommes divisés en groupes de plus en plus petits.
Satisfaction uniquement par des biens matériels.
Tout est mesuré selon l’utilité.
Conception mécanique de l’univers.
Tout est mesuré de façon quantitative et non qualitative.
La sagesse emprisonnée dans des boîtes.
Interprétation uniquement historique des Évangiles. Renforcement de l’égo et de l’égoïsme.
Perte d’intérêt pour le monde: endormissement.
Ecole des mystères où la magie est cultivée.
Un groupe de douze participants a travaillé à créer une formulation appropriée à une récitation artistique. Le groupe, en réponse aux défis de notre époque, laissa résonner dans l’espace les paroles du verset de Rudolf Steiner Esprit victorieux.
Esprit victorieux,
Enflamme l’impuissance
Des âmes hésitantes.
Brûle l’égoïsme,
Allume la compassion
Afin que l’altruisme,
Courant de vie
De l’humanité,
Jaillisse comme source
De la renaissance spirituelle.
Jean Balekian, dès les premières rencontres du groupe, nous a guidés dans un travail artistique inspiré de la sculpture du Représentant de l’Humanité. Cette œuvre nous a ouvert les portes vers diverses étapes d’une recherche graphique, laquelle a culminé par un dessin en noir et blanc. Ce dernier exercice mettait en évidence la lutte entre la lumière et les ténèbres, et ce, dans le but d’arriver à un équilibre. L’activité artistique proposée à tous lors du congrès fut l’ultime étape de notre recherche. Avec ce travail en grand groupe, tous ont ainsi pu participer à cette expérience; leurs nouveaux dessins, réalisés le matin du congrès, furent affichés au mur pour venir compléter l’exposition de dessins et poèmes initiée par Denis Schneider, laquelle avait été conjointement préparée par Jean et Denis.
Andrée Lanthier a conduit la session d’eurythmie qui faisait écho à l’imagination présentée par Jean en introduisant la première présentation du matin : une procession ancienne avec des couronnes de fleurs qui s’ouvrent vers le cosmos en alternance avec des fleurs qui pointent vers la terre. Andrée, à partir de deux mouvements « La lumière flue vers les hauteurs – La pesanteur pèse dans les profondeurs » (Rudolf Steiner) nous invitait à nous rencontrer dans la sphère du milieu, le domaine social. Nous avons fait l’expérience de ce rythme qui lie le monde intérieur (en tant que quête active) au monde périphérique (l’univers répond); nous le trouvions, ce rythme, en allant l’un vers l’autre pour recevoir son offrande et repartir ainsi enrichi de cette expérience.
RECHERCHE ENSEMBLE
En fin de matinée, Denis Schneider, suite à un travail développé dans la Section des Sciences Sociales, proposait la formule World Café; cet exercice ouvrait la voie à une conversation où chacun pouvait participer à un véritable processus de recherche partagée. Quatre personnes ou plus s’assoyaient à l’une des nombreuses tables et étaient invitées à travailler ensemble pour répondre à deux questions : a) Où trouver l’espoir dans le monde ? b) Où trouver l’espoir dans la Société anthroposophique ? Une personne responsable de la cueillette des réponses, pour chaque table, est venue ensuite partager ces différentes réponses en grand groupe (en français et en anglais). Il faut noter qu’un effort louable pour rendre disponibles les contenus, dans les deux langues, a porté de beaux fruits. Les résultats de la cueillette d’une douzaine de tables seront partagés dans une future parution d’eNews. Ce congrès s’est clos en beauté et intériorité par un récital de violon et de piano offert par deux musiciennes russes, Larissa au violon et Nathalia au piano.
Tout au long de la préparation de ce congrès et jusqu’au dernier moment de l’aventure, trois grands champs d’exploration me sont apparus comme des signes prometteurs pour notre travail dans la Société anthroposophique. Lors de ma dernière conversation avec Dorothy Le Baron, au moment de nous dire adieu, nous avons reconnu que ce congrès avait révélé les trois éléments qui continueront de nous inspirer dans l’avenir : le courage de l’initiative, la qualité artistique apportée au travail et la capacité de faire de la recherche ensemble.
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