11 Juil Congrès des membres 2017
C’était pendant le week-end du 20 au 22 mai 2017 que s’est déroulé le Congrès des membres de la Société anthroposophique au Canada dans les locaux du Rudolf Steiner Centre à North Vancouver. Le thème du congrès était « Comment est-ce que je peux représenter l’anthroposophie dans notre monde d’aujourd’hui? » Vu la richesse de contenu et de moments forts que nous a offerts cet événement, nous ne pourrons en donner ici qu’un résumé.
Le samedi matin a débuté avec une causerie d’Arie van Ameringen, qui nous a incités à chercher à percevoir le Christ chez l’autre. Nous avons la tendance dans nos cercles de « nous retirer du monde extérieur pour nous occuper de notre jardin personnel ». Nous sommes tous engagés dans un processus de développement pour « devenir humains »; cela exige que nous travaillions à évoluer nous-mêmes en tant qu’êtres humains. Il incombe à chacun de faire un travail intime, intérieur, et de comprendre en plus l’importance de la pratique de l’art pour que l’anthroposophie puisse avoir une influence efficace dans le monde. Arie a ensuite offert une image remarquable, expliquant comment un travail avec la Méditation de la Pierre de Fondation échelonné sur sept jours peut produire un effet transformateur sur tous les aspects de notre être.
Bert Chase a parlé de l’importance de la « pratique » de l’art. Il a expliqué qu’il existe deux courants. D’une part, on peut s’ouvrir pour recevoir tout ce qui vient vers soi. Dans ce cas, même si tout semble possible, il faut faire des choix : il s’agit ici du « principe organisateur ». Le deuxième courant a à faire avec le lien personnel que l’on établit avec la matière. Quelque chose de nouveau fait son apparition dans le monde physique et l’œuvre d’art représente une empreinte de l’âme qui se donne forme elle-même.
Philip Thatcher a brossé un tableau émouvant de la vie du poète et juriste constitutionnel F. R. Scott (1899-1985) qui s’est efforcé à développer un regard « ouvert » sur le monde pour guider ses actes. En plus d’être lui-même poète (et de jouer le rôle de mentor auprès de jeunes poètes), il a évolué des idées sur la justice sociale qui avaient comme principal souci la liberté de l’individu. Un motif central de sa vie : apprendre comment « plier, rester souple » sous d’énormes pressions.
Micah Edelstein a parlé du besoin d’être conscient de ce qui vient vers nous à partir de l’avenir. Comment pratiquer « la présence de l’esprit »? Nous avons besoin de faire confiance à l’anthroposophie. Concernant la controverse autour de la nouvelle mise en scène du Faust au Goethéanum, on a constaté que quelque chose de nouveau a été tenté et que l’entreprise a perdu beaucoup d’argent. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné? On n’est pas arrivé à établir un consensus à ce sujet.
Micah nous a guidé dans une « promenade-dialogue », qui a eu lieu à l’extérieur, dans le but de nous faire pratiquer « la présence de l’esprit ». Nous avons pris chacun un partenaire que nous ne connaissions pas très bien et avons à tour de rôle marché derrière notre partenaire pour observer sa démarche. Nous avons ensuite partagé avec notre partenaire des impressions de ce que nous avions vécu durant la saison hivernale. Quelle belle expérience que d’apprendre à connaître un autre individu de cette manière!
Le dimanche matin, Elizabeth Carmack a parlé, avec beaucoup d’intensité de cœur, du besoin criant d’inclure les peuples autochtones lorsque nous envisageons l’avenir du Canada. La diversité culturelle est l’élément vital de toute société et il faut établir beaucoup plus de dialogues interculturels et interreligieux.
Elizabeth nous a ensuite présenté Wendy Charbonneau, ancienne du peuple squamish, qui nous avait enchantés l’été passé lors du congrès d’Ottawa. En s’accompagnant sur son tambour, elle a chanté l’œuvre qui lui avait été commandée : « Women are Gone » (Les femmes sont disparues) qui nous a rappelé la situation critique des femmes autochtones tuées et disparues au Canada. Elle nous a expliqué comment souffler le mot « Ahoy! » avec notre respiration, un exercice pratiqué parmi les peuples autochtones pour faire sortir la tristesse intérieure et pour ainsi s’en libérer. Elle a narré un conte : « Les sœurs », qui relate comment un père a offert un cadeau spécial à chacune de ses filles. « Fais attention à ce que tu souhaites », a-t-il dit. « Ce que tu demandes va représenter qui tu es. »
La matinée s’est terminée avec une promenade dans la nature le long du ruisseau Mosquito Creek, qui se trouve à côté du centre. Wendy nous a indiqué certaines plantes médicinales et a raconté des histoires sur chacune. Elle a souligné le fait qu’il est important de saluer au printemps nos « copains », les bourgeons des plantes qui refont leur apparition.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce magnifique congrès. Nous sommes très reconnaissants envers John Bach, membre du conseil qui quitte ses fonctions cette année, d’avoir organisé ce week-end si riche en nouvelles expériences!
Susan Koppersmith
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