21 Jan ENTRETIEN AVEC MICHAEL HEDLEY BURTON, ACTEUR ET AUTEUR DE LA PIÈCE THIS WAR IS NOT INEVITABLE Cette Guerre n’est pas inévitable
Une pièce pour deux acteurs de Michael Hedley Burton présentée par Lightweight Theatre
Interview par Susan Koppersmith
Michael Burton, pourriez-vous nous parler un peu de votre pièce?
J’ai écrit cette pièce au mois de janvier 2017 chez moi en Nouvelle-Zélande. Il s’agit d’une pièce de théâtre de 90 minutes que nous avons jouée à 35 reprises dans plusieurs pays.
Elle s’inspire d’événements réels survenus durant la Première Guerre mondiale lorsqu’un jeune homme, luttant contre son sentiment de désespoir devant la mort et la destruction qu’il voyait partout autour de lui, s’est adressé à Rudolf Steiner, « l’homme qui avait toutes les réponses. » Pour donner de l’espoir à son jeune interlocuteur, Steiner lui a exposé sa notion d’un ordre social qui aurait pu mettre fin à la guerre beaucoup plus tôt, épargnant ainsi des millions de vies, tout en évitant en même temps le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale.
Cette idée, c’est ce que nous appelons maintenant la Triarticulation de l’Ordre social, bien que je préfère personnellement le terme Triarticulation de l’Organisme social. Elle préconise comme principe fondamental l’indépendance des institutions économiques, politiques, et culturelles les unes des autres. Elle vise à favoriser les droits de l’homme et : l’égalité dans la sphère politique, la liberté dans la sphère culturelle (les arts, la science, la religion, l’éducation, les médias), et le principe de la coopération dans la sphère économique. Implantée comme projet de vie, elle rendrait la guerre entre nations quasi impossible.
J’ai senti dès le tout début qu’il fallait que cette pièce soit jouée en Amérique du Nord. En effet, en Amérique on constate aujourd’hui d’énormes clivages entre les classes, et il y a des entités au pouvoir qui exploitent les différences entre les gens. La Triarticulation sociale, en mariant les plus nobles éléments du capitalisme à ce que le socialisme a de mieux, offre de nouvelles solutions pour découvrir comment vivre ensemble en tant que société.
Pourquoi préférez-vous le terme Tripartition de l’Organisme social plutôt que Tripartition de l’Ordre social?
À mon avis, « organisme » représente quelque chose de vivant, alors que le terme « ordre » me paraît indiquer davantage quelque chose de figé. Une communauté tripartite vit dans un état de changement perpétuel; le principe de la triarticulation en maintient la cohésion de la collectivité sans que sa forme soit figée.
Michael, parlez-nous des acteurs jouent dans cette pièce?
Il y a deux acteurs, moi-même et Christian Peterson. Voici quelques détails de nos biographies respectives :
MICHAEL BURTON : Michael a obtenu un diplôme en théâtre de l’Université d’Auckland et a terminé un cours de 4 ans en art de la parole avec Virginia Brett à Dornach, en Suisse et à Honolulu, à Hawaii. Depuis 1988 il pratique le théâtre et l’art de la parole à plusieurs niveaux – en tant qu’auteur dramatique, artiste de la parole, acteur, orthopédagogue et professeur de diction.
CHRISTIAN PETERSON : Christian a fréquenté la Hawthorne Valley Waldorf 
School dans l’état de New York, où il a passé toutes ses années de scolarité depuis la maternelle jusqu’à la 12e année. Né à Hanovre, en Allemagne, il a émigré aux États-Unis avec ses parents. Il a maintenant 24 ans et a récemment étudié le jeu shakespearien à l’académie de théâtre British American Drama Academy (relié à l’école de théâtre de l’Université Yale) qui est située au Magdalen College à Oxford, en Angleterre.
Mon premier collaborateur dans ce projet était un acteur canadien, Ryan Kouroukis; mais il avait toujours été entendu que Ryan se retirerait du projet en octobre dernier. Il prépare actuellement le rôle de Johannes du quatrième drame-mystère de Rudolf Steiner. Nous avions établi un lien très serré. Alors, maintenant avec un nouveau collègue, l’expérience sera totalement différente. Nous commencerons nos répétitions en janvier en Californie avant d’entamer la série de représentations, construisant ensemble ce spectacle à partir de l’expérience des 35 représentations déjà données.
Michael, tout ceci a l’air très intéressant. Quand commencerez-vous votre tournée?
Cette première tournée ne durera que deux mois – à savoir : février et mars de cette année.
Ensuite, dans la nouvelle année, nous prétendons organiser une tournée cohérente. Pour le moment, nous n’avons aucune date de fixée, seulement une liste des 16 endroits qui ont manifesté leur intérêt à offrir une représentation de la pièce dans leur région. Il est probable que nous monterons la côte ouest de Los Angeles jusqu’à Vancouver. Ensuite, il est certain que nous donnerons au moins une représentation à Toronto.
Qu’est-ce que les groupes anthroposophiques au Canada doivent faire pour pouvoir voir cette pièce dans leurs villes respectives?
Idéalement, nous espérons obtenir une confirmation formelle de la communauté – ce qui veut dire en principe que les coûts du spectacle seront couverts par les dons du public local – mais il est possible de prévoir une représentation sans une telle confirmation. Tout dépend de l’initiative des individus et de l’importance que la communauté attribue au sujet même de la pièce.
J’imagine que les groupes se demanderont ce que vous voulez dire par « espérer obtenir une confirmation formelle de la communauté ». Vous attendez-vous à ce que le prix de vos billets d’avion soit couvert pour les villes canadiennes qui vous accueilleront?
En principe, oui, c’est ce que nous demandons. Pourtant, chaque communauté ne devrait être tenue de faire que ce qu’il lui est possible de faire. J’ai confiance que les choses s’arrangeront en fin de compte, mais il est évident que je pourrais essuyer moi-même quelques pertes financières. L’essentiel, c’est qu’il y ait une volonté ferme de travailler avec nous pour présenter ce spectacle à un public plus large, qui ne se limite pas seulement aux anthroposophes.
Lors de nos représentations dans 33 lieux différents situés dans six pays, nous avons toujours trouvé des gens qui se sont offerts pour nous loger et pour fournir une salle de spectacle adéquate. Parfois les choses se sont mises en place seulement à la dernière minute. J’ai appris à ne pas trop m’en faire par rapport à ces détails.
Nos besoins sont fort simples. Nous demandons qu’on nous fournisse le gîte et les repas (deux chambres, qui n’ont pas nécessairement besoin de se trouver dans la même maison). Idéalement, le logement se trouvera près de la salle de spectacle. Nous sommes même prêts à prendre l’autobus pour nous déplacer s’il le faut. Nous amenons avec nous tout le matériel nécessaire pour la représentation.
Michael, quelle belle initiative, et qui arrive à point nommé! Qu’est-ce que les groupes anthroposophiques doivent faire pour pouvoir accueillir votre pièce dans leur communauté?
Les communautés qui voudraient nous accueillir devraient me contacter le plus tôt possible. Comme je l’ai déjà mentionné, l’essentiel c’est que nous travaillions ensemble et que le groupe local fasse suffisamment de publicité pour que l’événement attire le plus grand nombre de spectateurs possible.
Michael Burton
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