17 Sep Hamo Hammond –1937 – 2017 Rév. Evans
Hamo est né le 9 novembre 1937, deuxième fils de Joan et Percy Hammond. Son frère Tim avait déjà 5 ans. Il a grandi à Johannesburg en Afrique du Sud, et a décrit son enfance comme ayant été bien encadré; mais lui-même était un enfant plutôt sensible. À l’âge de 6 ans, il a été hospitalisé, et ce séjour allait durer un bon deux ans – d’abord dû à un cas sévère de rougeole, ensuite une opération à l’oreille, et finalement à une fièvre rhumatismale. Il était si faible que même les médecins pensaient qu’il allait mourir. Sa mère s’est mise à prier avec intensité, et a toujours affirmé que, comme son fils a guéri, que ses prières avaient été exaucées et que sa vie « était un cadeau ». Et en effet, Hamo était réellement un cadeau pour tellement de gens!
Hamo a fréquenté un pensionnant pour ses études primaires, et comme pensionnaire au secondaire ne rentrait à la magnifique demeure familiale, une maison de pierres située sur la ferme, que pour les congés. Il aimait les maths et les sciences et a décidé de devenir ingénieur chimique, espérant être reçu comme étudiant à l’université de Cambridge en Angleterre. Il a donc passé une année à Londres pour préparer le concours d’entrée, mais n’a pas été reçu.
Il a donc repris l’avion pour l’Afrique du Sud et s’est inscrit à l’université du Cap. Profitant pleinement des vents exceptionnels de la péninsule sudafricaine, il est devenu passionné de la voile. Il a travaillé une année à recruter des nouveaux membres du club de voile parmi les étudiants de première année; et l’une de ces personnes n’était autre que notre chère Brenda. Hamo ne pouvait pas s’empêcher de la regarder dans le rétroviseur pendant le trajet jusqu’aux cours de voile, et quand, assistant à une course automobile, Brenda l’a regardé d’un œil favorable, ils sont tombés amoureux et se sont mariés. C’est à Londres que Hamo et Brenda ont commencé leur longue et heureuse vie de couple, qui a duré 55 ans. Et c’est dans cette ville que leur premier enfant, Belinda, est née. Ils sont rentrés è Johannesburg, où Kate a vu le jour, et ont ensuite déménagé au Cap, où William est né. En cherchant une école pour leur fille Belinda, ils ont découvert la Michael Oak Waldorf School, et ont senti que c’était l’endroit idéal pour leur fille. Lorsque les tantes de Hamo ont appris cette nouvelle, elles ont été ravies, car elles étaient anthroposophes! À mesure que les enfants suivaient leur scolarité, Hamo et Brenda ont découvert l’œuvre de Rudolf Steiner, ce qui a changé la direction de la vie de Hamo. L’anthroposophie est devenue son étoile-guide. Lorsqu’il a perdu son emploi d’ingénieur à la compagnie Shell, il a pris la décision de réaliser un désir qu’il entretenait depuis longtemps – devenir agriculteur biodynamique. La famille a déménagé dans une belle maison historique dans la région des vignobles, près de Wellington, en Afrique du Sud. C’est sur cette ferme que Brenda a donné naissance à leur quatrième enfant, Miles. Hamo adorait la vie de ferme, se levant très tôt, s’occupant de la terre, se réjouissant devant la beauté de la nature.
Lorsque dans les années ‘70 la situation politique est devenue problématique, et que la ferme commençait à ne plus rendre assez pour subvenir aux besoins de la famille, Hamo et Brenda ont décidé de déménager en Angleterre avec les enfants. Ce n’était pas une époque facile pour Hamo, qui a soumis sa candidature auprès de plusieurs compagnies sans succès. Il a fini par se faire engager chez Weleda (R.-U.) au moment où la compagnie déménageait pour s’installer dans les Midlands. Il y a trouvé l’endroit idéal pour travailler à partir de l’anthroposophie, pour cultiver son amour pour les plantes et satisfaire sa passion pour la chimie. Même beaucoup d’années plus tard, il continuait à partager avec enthousiasme ses connaissances profondes sur les remèdes et leur préparation.
Au bout de sept ans, la famille est rentrée en Afrique du Sud. Grâce à son travail chez Weleda, Hamo avait connu Chris Schaefer et découvert le travail anthroposophique au sein des organisations, là où les consultants apportaient des connaissances sur le développement humain et spirituel des individus et des organisations. Un de ses plus gros clients en Afrique du Sud était la compagnie Volkswagen. À cette époque, la firme était la cible de tragédie et de violence, de nombreuses manifestations ouvrières et de confrontations avec la police résultant de la politique d’apartheid. Hamo a néanmoins réussi à apporter de la lumière pour alléger la situation, et grâce à sa sensibilité au niveau des relations humaines et son sens de l’humour, il a réussi à aider l’organisation à se développer.
Un autre projet d’envergure auquel il a pris part s’est réalisé dans un endroit rural appelé Montague. Il s’agissait de favoriser le développement d’un sens communautaire, d’améliorer la qualité de vie des plus démunis, et de créer des possibilités de changement et de développement. Ce travail l’a amené éventuellement à créer la Community Development Resource Association au Cap. Non seulement cette association a-t-elle inspiré d’autres individus, tels que l’Archevêque Tutu, à travailler à ses côtés, mais les qualités exceptionnelles de Hamo ont contribué à faire ressortir le meilleur chez les autres; sa capacité de mettre en valeur les qualités des autres et son talent pour voir des possibilités d’innovation ont fait que ce travail a connu un réel succès. En effet, Hamo considérait que c’était là le travail le plus important qu’il avait accompli dans sa vie – fonder une association anthroposophique pour offrir de l’aide aux autres et pour soutenir des communautés dans le besoin.
En 1002, Hamo, Brenda et Miles sont venus s’installer à Toronto. Hamo a été engagé pour travailler chez Volkswagen, ou il a occupé le poste de consultant pendant plusieurs années. Il a ensuite travaillé à la pige comme consultant auprès de plusieurs organisations, et il est devenu un membre très aimé de la communauté anthroposophique de Richmond Hill : il assistait à des groupes d’étude et aux réunions du C.A. de la Communauté des chrétiens. Mais c’est aussi pendant ces années qu’il a été frappé d’un virus inconnu; il a été encore une fois, comme dans son enfance, immobilisé et a dû réapprendre à marcher pour la troisième fois; il avait appris à marcher comme enfant, ensuite une deuxième fois suivant son séjour de deux ans à l’hôpital, et encore une fois par suite de ce virus. C’est peut-être cela qui a fait que c’était un homme si droit, avec une telle intégrité d’âme.
Hamo était un homme qui inspirait la confiance. Nous étions beaucoup à lui demander conseil, car on sentait qu’il avait la qualité de quelqu’un qui pouvait donner des conseils justes. C’était un homme réservé, dans le meilleur sens du mot, même quelque peu secret. C’était l’un des êtres les plus dignes que j’ai jamais rencontrés. Et sa propre dignité éveillait la dignité chez ceux qui le côtoyaient. Sa droiture, sa chaleur de cœur, sa compréhension, sa sensibilité aux autres et son humour étaient évidents pour tout le monde. Même si Hamo avait tendance à se critiquer lui-même et n’a jamais senti qu’il avait vraiment réussi sa vie, il a touché, inspiré et aidé beaucoup de gens. Et de cette manière il a rempli son rôle d’être humain, car dans les mots de Rudolf Steiner : « le but du développement, c’est de se transformer pour ne plus être celui qui reçoit, mais plutôt celui qui donne ».
Et pourtant, il y a un secret encore plus caché que Hamo a découvert à la toute fin. Juste avant qu’il ne traverse le seuil, j’ai demandé à Hamo quelle avait été la plus grande bénédiction de toute sa vie. Les larmes aux yeux, il a répondu : « Je pourrais dire que c’est Brenda, je pourrais dire que c’est l’art; mais c’est durant ces derniers jours que je me suis senti le plus béni, ayant pu vivre l’amour de mes enfants, de Brenda, et de Dieu. Donner et recevoir de l’amour, c’est la chose la plus importante dans la vie d’un homme » a-t-il dit.
Que Hamo soit pour nous un exemple lumineux de ce que veut dire être vraiment humain : se rendre capable de donner et de recevoir de l’amour.
Merci cher Hamo
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