26 Mar La migration sensorielle du monde réel au monde numérique
La migration sensorielle du monde réel au monde numérique
Conférence reprise et mise en forme par Chantal Lapointe
avec l’accord de Philippe Perennès
DEUXIÈME PARTIE
Le 27 octobre dernier, j’ai eu le bonheur d’assister à une conférence en deux parties de Philippe Perennès[1], sur ce qu’il appelle judicieusement la « Migration sensorielle du monde réel au monde numérique ». La première portait sur les conséquences de cette migration sur le développement de l’enfant et la seconde sur ce que nous devons faire pour réagir à cette situation.
Que pouvons-nous faire pour réagir à la migration sensorielle?
D’abord, pour saisir les possibilités, il nous faut considérer que l’enfant est beaucoup plus à l’extérieur de lui-même qu’à l’intérieur. C’est-à-dire qu’il n’est pas encore très présent à lui-même, pas très conscient de lui-même. L’extrait suivant sur la croissance psychique de l’enfant nous permettra de saisir ce qu’il en est :
L’émergence de la pensée et de l’enveloppe psychique nécessite un étayage premier sur l’enveloppe corporelle. L’intégration du Moi dans l’espace et dans le temps va nécessiter que l’enfant soit tenu (holding) par son parent.
L’enfant a besoin du holding parental, mais également de disposer de temps pour aller à la rencontre de son environnement au travers de ses sens. La croissance physique et le développement de la coordination motrice dominent la vie du jeune enfant. C’est par le mouvement qu’il traduit sa vie psychique tout entière ou du moins jusqu’à l’âge de la parole. Les manifestations motrices de l’enfant sont certes des réponses à des besoins organiques, mais également les premiers moyens de communication avec son entourage. Elles participent grandement à la prise de conscience du moi comme sujet et à la construction progressive d’un espace de pensée. Les explorations et tâtonnements de l’enfant font petit à petit passer l’intelligence du plan moteur au plan représentatif.
Ainsi, l’importance du double ancrage corporel et relationnel des processus de subjectivation que nous venons de souligner, permet de soutenir l’hypothèse que la surconsommation des écrans chez l’enfant, en perturbant ce double ancrage, altère l’émergence des processus de pensée. [2]
C’est-à-dire que pour que l’enfant soit présent, comme « Je » ou comme « Moi », il lui faut vivre des expériences sensorielles et des relations humaines. Il s’agit donc d’abord de prendre en considération cette réalité.
Les enfants sont l’avenir de l’humanité et Perennès partage l’idée de Saint-Exupéry selon laquelle : « Pour ce qui concerne l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ». Il faut rendre possible l’enfant en devenir. Rendre possible quelque chose, ou plutôt quelqu’un qu’on ne connaît pas. Il faut donc s’engager à « laisser ouvert ». Mais comment y arriver? Comment rendre possible l’émergence de ce que l’enfant est vraiment? Il faut d’abord ne pas chercher à mettre, à la place de ce qui veut émerger, quelque chose d’autre, une idée préconçue de ce qu’on voudrait qu’il devienne ou de ce qu’on croit qu’il devrait devenir. Mais comment faire pour laisser l’enfant devenir lui-même? En pédagogie Waldorf nous dit Perennès, il existe trois piliers qui permettent de dégager des indications pour répondre à la question :
- La culture d’une intentionnalité claire
- Le développement des savoirs faire
- Le développement et l’éducation de tous les sens.
- La culture d’une intentionnalité claire :
Il y a une différence entre l’intentionnalité du petit enfant et celle qu’on attend de l’adulte. C’est-à-dire que l’intentionnalité du petit enfant se rapproche davantage de l’instinct. Elle est grandement liée aux forces de vie : la faim, la soif, le besoin de sécurité, etc. Cependant, si cette intentionnalité primitive de l’enfant, tournée exclusivement sur lui-même, persiste à l’âge adulte, il y a un problème. Cette intentionnalité doit évoluer au cours de la vie, mais vers quoi, comment?
Dans la formation donnée aux enseignants avant l’ouverture de la première école Waldorf, à Stuttgart en 1919, Rudolf Steiner développe l’idée d’une évolution de l’être humain dans laquelle on perçoit une certaine intériorisation de la volonté, couplée à un mouvement du sentiment vers la pensée. Dans la mesure où on peut considérer le sentiment comme « mobile » de la volonté, on peut voir dans cette évolution une introduction progressive de la pensée dans ce qui impulse la volonté. Ainsi, l’instinct apparaît comme la forme de volonté qu’on pourrait dire « inférieure », et dont on peut voir clairement l’expression chez les animaux jusque dans leur forme physique. La capacité des animaux à construire leurs habitats particuliers, chez les oiseaux, les abeilles, les castors, par exemple est liée à l’instinct et se révèle dans les formes animales[3]. À un degré supérieur, la volonté ne se manifeste plus sous forme d’instinct, mais plutôt comme pulsion. Alors que l’instinct est « imposé de l’extérieur », la pulsion exprime une forme « plus intériorisée » de volonté, qu’on peut voir chez l’animal, et de façon atténuée chez l’Homme[4]. Sous une forme encore plus intérieure, la volonté devient désir. Cependant, si la pulsion se manifeste « de manière uniforme » tout au long de la vie, le désir n’est pas toujours présent, « il surgit, puis il passe »[5]. Les instincts, pulsions et désirs font partie des manifestations de la volonté animale, ce qui n’est pas le cas dès qu’on explore la volonté telle qu’elle s’exprime quand elle est suffisamment intériorisée pour être saisie par le Je. En général, nous dit Steiner, on appelle « motif » la volonté saisie par le Je, et si les animaux peuvent avoir des désirs, on ne pourrait soutenir qu’ils ont des motifs[6]. Les formes supérieures de la volonté sont le « souhait » de faire mieux la prochaine fois, s’éveillant en nous après une action; le « projet » résulte du souhait quand il prend une « forme plus précise » et s’exprime dans une visée plus concrète; projet qui, après être demeuré longtemps en germe, deviendra « décision »[7].
Or, pour que cette évolution de la volonté se réalise, pour qu’on puisse en arriver à une volonté plus humaine, une volonté qui répond à des motifs moins égoïstes, des motifs tournés vers la communauté, il faut d’abord que cette évolution de la volonté soit portée et vécue par les adultes avec lesquels l’enfant est en contact, par les adultes que les enfants vont imiter et prendre pour modèles. Les adultes autour de l’enfant, les éducateurs, doivent être porteur d’une intentionnalité non pas animale, mais la plus humaine possible, ce qui implique aussi de ne pas être déterminé par l’argent, mais par des motifs plus nobles. Ceci, jusqu’à ce que l’intentionnalité germe au cœur de l’enfant.
Or, les intentions profondes peuvent très bien vivre sous le niveau de la conscience. Nous ne savons pas toujours consciemment pourquoi nous faisons telle ou telle chose, pourquoi nos pas nous ont menés là où nous nous trouvons? Mais dans le « faire », dans les gestes posés, apparaît l’intentionnalité. Il nous faut donc, en tant qu’adultes, soigner le regard rétrospectif. Prendre conscience de notre intentionnalité en regardant rétrospectivement nos actions et nos gestes, pour saisir nos intentions profondes. Être nous-mêmes le plus conscients possible de nos propres intentions.
2epilier : le développement des savoirs faire
C’est par ce qu’on fait qu’on se définit. Or, ce n’est pas sur son passé que l’enfant peut se retourner et voir qui il est. En attendant, de pouvoir se définir par ce qu’il fait, il se définit par ce que ses parents font : « Mon papa il est… il sait faire… Ma maman, elle est… ». Pour écrire sa biographie, il faut s’investir dans son temps et son espace. Et pour cela, l’enfant doit éprouver sa capacité à faire bouger le monde autour de lui, concrètement, réellement. Les enfants qui ne savent rien faire sont fragiles : soit ils s’excusent d’être ou ils foutent le bazar. Le travail des mains, le travail artistique constituent à cet égard des outils précieux.
3epilier le développement et l’éducation de tous les sens
D’abord, il faut connaître les sens[8], puis il faut connaîtreles organes et objets de perception de chacun de ces sens. Il faut ensuite une culture sensorielle, un souci de développer les sens. C’est pourquoi de plus en plus de jardins d’enfants ou de garderies déménagent dans la nature[9].
Une des caractéristiques de la perception réelle, du monde réel, est sa cohérence. Si l’enfant prend un morceau de bois, il peut sentir son poids, sa forme, il peut le goûter, sentir son odeur, examiner les nuances de ses couleurs, faire du bruit avec, tester sa solidité, etc. Si, dans les écoles et jardins d’enfants Waldorf, on rejette les jouets en plastique, c’est parce que l’enfant a besoin d’une concordance, d’une cohérence entre les perceptions que le plastique ne permet pas. Tout ce qui est en plastique a relativement le même poids, goûte la même chose, est froid, a une texture uniforme. Or, s’il faut rechercher la cohérence extérieure, c’est aussi parce qu’elle favorise la cohérence intérieure.
Pour réagir à la migration sensorielle, Perennès propose donc trois piliers qu’il trouve dans la pédagogie Waldorf :
- Une intentionnalité claire pour laisser émerger l’intentionnalité propre de l’enfant
- Développer des savoirs faire manuels
- Développer les sens.
La contrepartie
Ces trois piliers s’avèrent d’autant plus importants aujourd’hui, bien qu’à contre-courant quand on prend en considération les conceptions qui imprègnent la société actuelle et sur lesquelles Perennès attire notre attention. Il y a d’abord le rôle déterminant que jouent aujourd’hui les « relations publiques » inspirées des travaux de Edward Bernays, qui a développé une méthode dont les fondements reposent sur l’idée que pour qu’une société démocratique fonctionne bien, il faut qu’il y ait une forme de gouvernement invisible qui décide pour les autres tout en laissant l’impression aux gens d’être libre[10]. « La minorité, écrit-il dans son livre Propaganda, a découvert qu’elle pouvait influencer la majorité dans le sens de ses intérêts. Il est désormais possible de modeler l’opinion des masses pour les convaincre d’engager leur force nouvellement acquise dans la direction voulue. Étant donné la structure actuelle de la société, cette pratique est inévitable. De nos jours la propagande intervient nécessairement dans tout ce qui a un peu d’importance sur le plan social, que ce soit dans le domaine de la politique ou de la finance, de l’industrie, de l’agriculture, de la charité ou de l’enseignement. La propagande est l’organe exécutif du gouvernement invisible »[11]. Bernays a donc été le premier à mettre la psychologie, la psychanalyse, les sciences sociales et leurs méthodes au service de la manipulation des masses.
Perennès attire notre attention sur un autre personnage, B.J. Fogg, dont l’apport, plus récent et actuel, n’est pas non plus à négliger. Docteur en psychologie, il est le fondateur du Stanford Persuasive Technology Laboù il travaille sur les techniques de séduction et de persuasion et où il a développé la Captologyet le Designing for Behaviorchange[12]. La Captologie est « l’étude des ordinateurs en tant que technologies persuasives. Cela inclut la conception, la recherche, l’éthique et l’analyse de produits informatiques interactifs (ordinateurs, téléphones portables, sites Web, technologies sans fil, applications mobiles, jeux vidéo, etc.) créés dans le but de changer les attitudes ou les comportements des personnes »[13].
L’approche de Fogg repose sur une équation : B = MAT ou, en français, C = MAD. C pour le comportement, M pour la motivation, A pour l’Aptitude et D pour le déclencheur. « Pour automatiser la persuasion, écrit Fogg, il faut réfléchir clairement à ce qui conduit au changement de comportement » et les trois éléments précités, la motivation, l’aptitude et le déclencheur « doivent converger au même moment pour qu’un comportement se produise »[14].
Lamotivation, pour Fogg, se présente sous trois dimensions : la sensation, l’anticipation et l’appartenance. Deux voix peuvent mener à améliorer l’aptitude : « vous pouvez entrainer les gens former les gens à avoir plus de compétences. C’est la voie la plus difficile : persuader les gens d’apprendre de nouvelles choses. La meilleure solution consiste à simplifier le comportement visé ». Quant au déclencheur, il peut être : « un rappel, une date limite, entre autres. Essentiellement, un déclencheur dit à quelqu’un de “le faire maintenant” »[15].
Pour faire en sorte que la motivation du vendeur se rende chez le client, résume Perennès, il s’agit d’interpeller en premier lieu le cerveau reptilien, celui de la survie, en plaidant la nécessité et l’urgence. Ensuite, on s’adresse au cerveau limbique, celui des émotions, puis on termine avec un argument massue en s’adressant au néocortex, qui permet la réflexion. Concernant l’aptitude, en faisant en sorte que les choses soient le plus simples possible, on n’exige pas, on ne développe pas un savoir-faire, tout en donnant l’impression d’en avoir un. Un véritable savoir-faire, souligne Perennès, est un acte biographique qui exige une maîtrise corporelle. Et le déclencheur est un élément extérieur, un logo, une perception sensorielle qui fait déclic.
Avec cette approche, on fait en sorte que ce ne soit jamais l’intention de l’individu qui soit mise de l’avant ou qui soit interpellée. On s’en prend d’abord à ses impulsions et ses émotions. D’ailleurs, quand Fogg parle d’intentionnalité, il s’agit de l’intention des programmateurs[16]. Dans un article de Science et Vie sur les médias sociaux et les neurosciences, James Williams, chercheur en éthique de l’attention à Oxford, mais anciennement au service de publicité de Google témoigne : « À court terme, ces outils nous détournent des choses que nous avons à faire. À long terme, cela peut nous détourner de la vie que nous voulons mener… Ces technologies privilégient nos impulsions et pas nos intentions »[17]. Dans les jeux vidéo également, objet de recherche de Perennès[18], il n’y a aucune liberté. L’intention est toujours celle du programmateur. On ne peut faire, dans le jeu, que ce qui est programmé, et la notice l’indique clairement : « Si tu veux gagner, il te faudra… »
Dans un tel contexte, que faut-il faire?
Il faut, nous dit Perennès, être conscient que chaque fois qu’un enfant est mis dans une situation réelle de perception, chaque fois qu’il est mit dans un contexte où les perceptions sont issues du monde réel et non du monde virtuel, cela constitue pour lui un vecteur d’incarnation et les expériences qu’il vit restent en lui. Il faut donc créer le plus possible de ce qu’il appelle des « îlots » d’activités significatives. C’est-à-dire créer le plus possible de situations au cours desquelles les enfants sont conduits vers la réalité, sont amenés à percevoir de vraies choses. « Parce que quand on perçoit les choses, on se met en route vers le monde ».
Philippe Perennès reprend ici des paroles de Robin Schmidt : « Jusqu’à maintenant, pour les humains, la transcendance était toujours le ciel. Il fallait transcender la terre et ses conditions pour parvenir au ciel. Le monde numérique est un monde dans lequel nous vivons sans le corps. […]La terre devient un lieu que l’on vit comme lointain, autre, étranger. Elle devient quelque chose où l’on entre en franchissant une frontière, en s’exerçant, et en le décidant. C’est ainsi que la terre devient la transcendance »[19]. Il s’agit donc d’amener les enfants à vivre le plus souvent possible des expériences sur la terre, qu’il s’agisse de randonnées en montagne, de sorties en nature, ou simplement de jouer dehors.
Il s’agit donc de créer des îlots où le vécu est réel, se rapporte au réel, des vécus qui permettent de rendre l’avenir possible. Et pour cela, nous dit Perennès, il faut avoir une vision claire de ce qu’est un saumon. Un saumon qui nage à contre-courant. Et il nous faut développer une mentalité de saumon.
[1]Philippe Perennès enseigne à l’école Waldorf de Colmar, en France, depuis plus de 36 ans. Il est également chercheur, auteur et conférencier. Il a publié plusieurs livres sur les sens, dont : Rencontre avec les quatre sens corporels, Rencontre avec les douze sens, Les sens de la rencontre, et son dernier livre paraitra bientôt sous le titre : La migration des perceptions sensorielles, du monde réel au monde virtuel.
[2]Adeline Dubreu-Béclin, « Exposition aux écrans et croissance psychique », L’évolution psychiatrique83 (2018) p. 399-414, p. 403-404.
[3]Rudolf Steiner, La nature humaine, fondement de la pédagogie, Paris, Triades, 2004, p. 77-78
[4]Ibid. p. 78
[5]Ibid. p. 79
[6]Ibid. p. 80
[7]Ibid. p. 82-84
[8]Il n’existe pas de consensus, aujourd’hui, sur le nombre de sens dont dispose l’être humain. Cela dépend de la façon dont on aborde la question. Le nombre de sens varie selon le critère adopté : organes visibles, fonction des récepteurs, processus biologiques. Rudolf Steiner, quant à lui, identifie douze sens, qu’il distingue en vertu de « leur champ d’expérience ». Ce point de vue, explique Wolfgang Auer, a été utilisé dans un premier temps par Charles Scherrington « en 1906 lorsqu’il a considéré la perception du corps (proprioception) comme un domaine perceptif à part entière » (W. Auer, Mondes sensibles, Triades, 2009, p. 12). Maurice Merleau-Ponty a suivi la même approche. R. Steiner considère, quant à lui, comme un sens humain « tout ce qui permet à l’homme de reconnaître l’existence d’un objet, d’un être ou d’un processus de telle façon qu’il puisse légitimement placer cette existence dans le monde physique » (R. Steiner, Anthroposophie, un fragment, Triades, 2008, p. 29). Les douze sens identifiés par R. Steiner se partagent en trois groupes. Le premier inclus les sens par lesquels l’être humain prend conscience de l’existence de son corps, le champ donc de la proprioception. Ce sont le sens du toucher, le sens du mouvement, le sens de la vie et le sens de l’équilibre. Le second groupe réunit les sens qui permettent de prendre connaissance du monde extérieur, à savoir : la vue, l’odorat, le goût et le sens de la chaleur. Le troisième groupe rassemble les sens tournés vers l’intérieur, qui « révèlent ce qui est caché » : l’ouïe, le sens du langage, le sens de la pensée, et le sens du Moi d’autrui (A. Soesman, Les douze sens, 1998, Triades, p. 274). Ces derniers sens sont ceux qui permettent une rencontre avec le psychospirituel, une rencontre avec l’autre, ils sont propres à l’Homme.
[9]Voir : https://centdegres.ca/magazine/sante-et-societe/garderies-en-plein-air-de-multiples-effets-benefiques/; http://www.communityplaythings.com/resources/articles/2018/long-term-effects-of-nature-based-education
[10]« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. » Edward Bernays, Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie, Zones, Paris, 2007, p.31.
[11]Ibid. p. 39
[12]Au sujet du Designing for Behavior Change, on peut lire : Our goal is to explain human nature clearly and map those insights onto the emerging opportunities in technology. http://captology.stanford.edu
[13]BJ Fogg a dérivé le terme captologie en 1996 d’un acronyme: Computers As Persuasive Technologies = CAPT. http://captology.stanford.edu/about/what-is-captology.html
[14]J.B. Fogg, The new rules of persuasion : http://captology.stanford.edu/wp-content/uploads/2015/02/RSA-The-new-rules-of-persuasion.pdf
[15]Ibid.
[16]« Intentionality is what distinguishes between a planned effect and a side effect of a technology », in B.J. Fogg, Persuasive Technology, Using Computers to Change What We Think an Do, Morgan Kufmann Publishers, 2003, p.16
[17]« Netflix, Facebook, Google…Notre cerveau adore ! Science & Vie, No. 1208, Mai 2018, p. 77
[18]Voir par exemple dans Philippe Perennès, Rencontre avec les quatre sens corporels. La désincarnation par les jeux vidéo, FESWF, 2006.
[19]Robin Schmidt, Prendre le risque de l’Autre. L’émergence de l’hospitalité, Laboissière en Thelle, Triades 2017, p. 53-54
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