07 Déc Mot du Secrétaire général – Décembre 2014
Chers amis,
Alors que la période de l’avent est commencée, je voudrais partager avec vous quelques réflexions sur la biologie moderne, un bref aperçu de la rencontre des Secrétaires généraux et des nouvelles concernant le Goethéanum
Lors d’un dîner de famille, j’avais un arrière cousin en face de moi. Neuropsychologue, il avait fait des recherches sur le cerveau, en particulier sur une région qui était censée contenir l’information spirituelle et religieuse. Dans la conversation, on abordait aussi la question de la pensée. Je lui partageais mes lectures sur cette question. Cet échange me permit de constater l’état actuel de la recherche en biologie — en particulier la neurobiologie —, et combien grand est l’écart qui sépare les matérialistes purs et durs et les tenants d’une possible explication suprasensible de la pensée (sans nécessairement être des anthroposophes).
Le ‘ Human Brain project »
On mène présentement en Suisse un projet fort coûteux qui vise à faire la cartographie détaillée du cerveau afin de comprendre le jeu des connexions entre les neurones. L’idée maîtresse de ce projet est que toute faculté, toute connaissance ou toute origine de l’ activité humaine peut être – à l’instar d’un ordinateur — localisée à l’intérieur du crâne. Il n’y a aucun doute que la biologie a fait des progrès énormes. On n’a qu’à penser aux connaissances génétiques et à la « cartographie » du génome humain, dévoilant ainsi le bagage génétique unique de chaque être humain.
Le Human Brain Project (Projet sur le cerveau humain) est un ambitieux projet où participent des centaines de scientifiques. Il n’en demeure pas moins que c’est un projet de recherche très controversé dans le monde scientifique, car les opposants considèrent qu’on n’en sait pas encore suffisamment sur le cerveau pour faire une cartographie des neurones.
Outre ce point, on pourrait soulever la question de la conscience humaine. Certains scientifiques défendent l’idée que c’est le cerveau qui pense et n’admettent nullement l’existence d’un individu qui est à l’origine de la pensée. Alors qu’on essaie de localiser dans le cerveau l’origine de toutes les activités humaines, d’autres montrent que le corps humain, dans son intégralité, est impliqué dans la conscience de soi ( les professeurs Waldorf et les eurythmistes pourront corroborer cette hypothèse). Certains penseurs comme Thomas Nagel, professeur à l’université de New York, se sont penchés sur l’évolution de la conscience, et arrivent à la conclusion que la science moderne ne peut pas trouver des réponses à toutes nos questions et qu’il faut se référer à d’autres paradigmes pour expliquer l’évolution de la conscience. Le monde scientifique a sévèrement critiqué le livre de Nagel (1), mais il n’a pas été capable de faire autrement que de l’accuser d’être un fantaisiste. Dans ce sens le thème de l’année proposée par le Goethéanum, le Je se reconnaît lui-même à la lumière de l’approbation michaélique du monde, nous incite à une réflexion sur nos rapports entre les mondes sensible , suprasensible et la conscience du Je .
En novembre 1919, Steiner a récité le texte suivant devant un public non averti de l’anthroposophie : « cherchez la vie véritablement matérielle et pratique, mais cherchez-la de telle sorte qu’elle ne vous étourdisse pas sur le véritable esprit…cherchez l’esprit.’ (2)
La rencontre des secrétaires généraux
La rencontre des secrétaires généraux et les membres du collège de l’école de la science de l’esprit , qui s’est tenue du 4-7 novembre dernier, s’est déroulée en abordant trois sujets : a) le thème de l’année ,le Je se reconnaît lui-même à la lumière de l’approbation michaélique du monde, b) la section d’anthroposophie générale et c) des récents événements au Goethéanum.
La réunion a commencé par de courtes présentations de la part de Joan Sleigh du comité directeur et des secrétaires généraux de l’Autriche et de l’Italie : leur présentation était suivie de conversations. Helmut Goldeman a rapporté comment l’intellect a glissé dans la seule région de la tête pour engendrer des pensées mortes. Aujourd’hui, chaque être humain peut reconquérir la pensée vivante en en faisant l’expérience intérieure. On pratique cette nouvelle façon de penser, mais dans ce processus, l’être humain doit d’abord se connaître lui-même pour pouvoir laisser place à l’impulsion michaélique. Chacun doit se confronter à lui-même pour vaincre l’égoïté. Il a insisté sur comment le « Je » peut se transformer à l’aide des exercices proposés par Rudolf Steiner. Le Dr Gaspieri a mentionné le fait que nous avons déjà la force pour dire « oui » à l’esprit, alors que le « Je » et le monde sont par ailleurs davantage séparés l’un de l’autre depuis un siècle. Nous pouvons réaliser l’impulsion du Christ en nous par un processus de guérison qui nous met plus étroitement en lien avec le monde spirituel. Après le Golgotha, l’être humain est appelé à passer par les étapes de l’amour vers le Logos. Joan Sleigh estime pour sa part que s’adonner au monde spirituel signifie ne pas être dans un mode de sympathie ou d’antipathie. Il faut renforcer son moi pour pouvoir se lier avec dévotion au monde invisible. Le moi arrive à demeurer fort s’il s’inscrit dans la dévotion et l’amour entre le monde manifesté et le monde élémentaire. Michael demande des forces pour agir vers l’extérieur, le Christ demande des forces en soi pour agir à l’intérieur de soi. Le nouveau langage michaélique doit être en diapason avec la nouvelle langue que parle le Christ.
La section d’anthroposophie générale
En grand cercle, nous avons échangé sur la section d’anthroposophie générale. Quel rôle a un secrétaire général pour soutenir cette section qui cultive l’être humain pris dans un sens général? Souvent, cette section est identifiée à la Classe. On a aussi évoqué la tragique situation de l’éloignement des initiatives anthroposophiques par rapport à la Société.
Différents projets
Le Goethéanum voudrait organiser un grand congrès pour la Michaëlie en septembre 2016. Des rencontres préparatoires auront lieu dès l’automne prochain. Il ne s’agit pas de commémorer le passé, mais de préparer l’avenir. Plusieurs thèmes seront abordés. Le mouvement anthroposophique doit être de son époque. Un thème retenu c’est le lien entre l’école de la science de l’esprit, la société et les initiatives. Plusieurs personnes actives dans la société participeront à la préparation due ce congrès : il faut des propositions de tâches et de l’énergie pour transformer le mouvement anthroposophique. Les différents pays pourront aussi vivre au diapason ce grand événement.
L’organisation pour monter la pièce de Faust est déjà bien entamée. L’année prochaine, quelques tableaux seront présentés et à l’été 2016 la pièce en son entier sera jouée dans sa forme intégrale.
La réfection du toit est complétée à 75 %. Le prochain grand projet à l’étude sera l’espace d’accueil avec un aménagement de l’entrée ouest du Goethéanum.
Le Collegium
Le Collegium de l’école de la science de l’esprit de l’Amérique du Nord, un lieu de recherche spirituelle, est constitué de représentants des différentes sections, de la section générale et de deux représentants des conseils des pays respectifs. Même si le Collegium ne se veut pas un organe représentatif d’un pays en particulier, dans le passé presque tous les membres étaient des Américains. Aujourd’hui, il y a quatre membres qui viennent du Canada : Monique Walsh pour la section d’anthroposohie générale, Bert Chase pour la section des arts visuels , Ariel-Paul Saunders pour la section des jeunes et moi-même pour le Conseil. La Société américaine a généreusement assumé, en grande partie les frais relatifs aux rencontres. Il faudra voir à l’avenir comment la Société canadienne pourrait davantage participer aux frais. Cela dépendra aussi du soutient qu’on pourra avoir de nos membres.
Je vous souhaite des Nuits saintes illuminées et riches en inspiration,
Arie van Ameringen,
Secrétaire général
(1)Thomas Nagel, Mind and Cosmos, 2012
(2)Information de René Becker
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