Lettre du Secrétaire Général

Lettre du Secrétaire Général

Cher( e)s ami (e)s,

 

Afin de préparer le congrès À la rencontre de notre humanité, j’ai eu récemment l’occasion de rencontrer plusieurs conférenciers et des artistes de scène. Me rendant à la réunion du Collegium de la Science de l’esprit qui se tenait au Camphill de Kimberton (Pennsylvanie), je me suis arrêté à Spring Valley afin de rencontrer Sea-Anna Vasilas, qui est la responsable des tournées de la troupe d’eurythmie. Elle venait d’arriver de Chine où les eurythmistes y avaient présenté avec grand succès des spectacles dans plusieurs villes ainsi qu’à Taiwan.

À Ottawa, la troupe offrira comme élément principal de la soirée, un extrait du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare pour commémorer la mort du grand poète survenue en 1616.

Le congrès des jeunes

Cet événement commence à prendre forme.Ariel Paul Saunders ,Nathaniel Williams et Constanza Kaliks responsable de la section des jeunes ont planifié une rencontre de jeunes la fin de semaine du 6-7 août prochain , juste avant le congrès de la Société . Ils vont échanger sur des questions de notre époque et en particulier des thèmes spirituels , ensuite ils participeront à toutes les activités de la semaine. Parallèlement aux leçons de Classe , ils offriront pour ceux qui le veuillent, un moment de recueillement et de méditation. Nous tenons,particulièrement à encourager le travail de la Section des jeunes par un soutient financier significatif.Faites savoir autour de vous à ceux qui pourraient être intéressés par ces activités. Si vous voulez soutenir financièrement ces initiatives , on vous invite à faire un don à la Société en mentionnant le congrès des jeunes. Je vous remercie de votre implication.

Michael Schmidt

Au début de février, Douglas Wylie m’a conduit à Durham (Ontario), pour y rencontrer Michael Schmidt. Il nous a reçus avec générosité. Nous avons pu voir toutes ses installations en place pour faire son fromage ainsi que son cheptel d’une trentaine de vaches arborant toutes leurs belles cornes. Michael nous a raconté la visite de certains inspecteurs du gouvernement qui étaient venus à sa ferme. Ceux-ci refusaient de croire que les vaches pouvaient avoir des cornes !

Ce courageux fermier lutte depuis plusieurs années contre les autorités pour faire reconnaître le droit de distribuer du lait cru, une bataille qui traîne à nouveau devant les tribunaux. Heureusement, il est soutenu par les copropriétaires des vaches, des amis et des supporteurs qui croient au libre choix du consommateur. Michael viendra donner une conférence sur l’agriculture biodynamique au congrès en août prochain.

 

 

Douglas Cardinal

Dans la semaine précédente, Sylvie Richard, une eurythmiste et artiste peintre d’Ottawa, m’a présenté Dougals Cardinal. Celui-ci est surtout connu comme l’architecte du musée d’histoire de Gatineau. Au congrès, il donnera une allocution sur l’art social et la communauté. M. Cardinal est un métis Blackfoot (Algonquin), originaire de l’Alberta. Malgré son âge avancé de 82 ans, il porte avec ferveur toute cette impulsion d’une architecture vivante. Il reconnaît aussi l’apport important de Rudolf Steiner en architecture. Il nous a montré un projet de construction d’appartements avec tourelles sur lequel il travaille actuellement et qui évoque les plumes d’un oiseau et où l’élément air y est manifeste. Dans la conversation, M. Cardinal nous faisait part de ses réflexions pour apporter plus de sagesse des traditions de son peuple à la vie moderne. L’historique de l’île de la Tortue fut aussi abordé. Cet emplacement sacré où jadis les tribus environnantes se réunissaient dans cette volonté d’harmonie entre les peuples est fort à-propos et inspirant pour la tenue de notre congrès près de ce site. Nous songeons à y organiser une excursion lors de l’après-midi libre.

 

Elizabeth Carmack et le Cambridge Music Festival

Après avoir vécu le défi de trouver une salle à l’université d’Ottawa, nous pouvons maintenant confirmer la participation du Cambridge Music festival; c’est un projet commun entre les organisateurs du congrès et Elizabeth. Elle porte ce happening avec tellement d’âme et de détermination, que nous avons pu trouver une façon d’inclure cet événement public au congrès. Deux leitmotivs se côtoient dans la programmation : les difficultés vécues par les peuples autochtones au Canada et la situation de guerre qui prévaut au Moyen-Orient. Musiciens, compositeurs et eurythmistes seront de la partie dans cet événement artistique. Ainsi le compositeur anglais Nigel Osborne qui travaille avec des enfants dans les camps de réfugiés en Syrie, a accepté de composer une pièce musicale spécialement pour le congrès. L’artiste Wendy Charbonneau de la Colombie-Britannique fera appel à la musique traditionnelle pour nous conscientiser quant au vécu des autochtones. En guise de préparation au concert du samedi 13 août, le groupe offrira également un atelier artistique au cours de la semaine. Pour plus d’informations, voir le site du congrès.

 

Julie LeGal et Peter James Haword  

Julie LeGal offrira un atelier de théâtre en lien avec le thème de l’universel humain que Shakespeare aborde par toutes les facettes de l’âme.

Elle est une artiste de la scène qui s’inspire depuis longtemps de la technique Tchekov. Avec son compagnon, Peter Haword, également acteur connu, ils montent ensemble une pièce qui nous sera présentée en primeur. Celle-ci est tirée d’un essai autobiographique de Nicolas Tolstoï qui a pour titre : ‘’Une confession’’. L’illustre auteur russe partage dans ce texte ses questions, ses doutes ainsi que ses réflexions sur le sens de la vie et de la mort. J’aimerais vous partager une des images de ce récit.

Le voyageur

Tolstoï nous raconte une fable qui vient de l’Orient. Un voyageur est pourchassé par une bête sauvage. Il court et réussit à échapper à une mort certaine en s’accrochant à une branche d’un buisson perché au-dessus d’un puits.

Au fond du puits, un immense dragon le guette et attend le moment pour le dévorer. Pendant ce temps, une souris blanche et une souris noire s’amusent à grignoter tranquillement le bout de la branche. Le voyageur découvre sur les feuilles quelques gouttes de miel et avec sa langue réussit à les attraper. En se délectant, le voyageur oublie un moment le danger de mort qui le guette.

Cette image d’une situation de danger peut nous amener, d’après Tolstoi, à nous poser les questions suivantes :

Est-ce que je me laisse tomber et dévorer par le dragon, car la vie ici-bas n’a pas de sens ? Est-ce que je ne ferais pas mieux de profiter des plaisirs que me donne le miel et de me fermer les yeux sur la situation pénible dans laquelle je me trouve ? Est-ce que je ne serais pas mieux d’oublier ma situation et de rester innocent sans savoir ce qui va m’arriver?

Voilà des réflexions qu’on peut peut-être transposer à notre situation personnelle à un moment ou un autre de notre vie. Nous sommes tous des voyageurs (en danger) et ces questions sont certainement actuelles dans la mesure où l’on est appelé à rencontrer le Seuil. Elles nous incitent à nous connaître comme être spirituel lors de ces tensions entre les forces qui veulent nous soustraire à la vie terrestre et celles qui veulent nous y enchaîner.

Le thème de l’année 2016-2017

Le thème de l’année proposé par le Goethéanum reprend encore une fois le moi en relation avec le monde sous un angle différent : Transformation du monde et connaissance de soi dans la rencontre avec le mal. C’est un sujet qui n’est pas facile à aborder. La deuxième partie pourrait être reformulée en des termes connaissance de soi face aux crises dans le monde. La notion du bien et du mal pourrait être comprise dans la perspective d’une évolution de la conscience.

Parmi les lectures suggérées pour approfondir ce thème, on trouve les conférences IV et V du cycle Symptômes dans l’histoire que Rudolf Steiner a données en 1918. Ces textes ont aussi été retenus en guise de préparation pour le congrès d’Ottawa. Steiner nous explique à la lumière des événements, comment nous sommes appelés à nous connaître soi-même. Les difficultés que nous rencontrons en nous-mêmes et dans le monde sont là pour développer l’âme de conscience. Dans ce sens les forces adversaires jouent un rôle prépondérant : d’abord dans le monde extérieur par les forces de destruction et de mort et à l’intérieur de nous, par les forces latentes du mal. Prendre conscience de ces forces et développer une ouverture envers son prochain en pratiquant des exercices d’écoute est une préparation pour les futures époques culturelles.

Dans la semaine du 14 mars, le comité directeur, les responsables des sections, les représentants des pays et les secrétaires généraux vont échanger davantage sur le thème de l’année.Ils vont aussi planifier le congrès de la Michaëlie. J’y reviendrai dans mon prochain compte-rendu.

Il faut aussi mentionner la nouvelle mise en scène du Faust de Goethe qui sera présentée à Dornach en traduction simultanée version anglaise, française et espagnole.

Joyeuses Pâques ,

Arie van Ameringen

Secrétaire général

 

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