La Philosophie de la Liberté : La quête du trésor

La Philosophie de la Liberté : La quête du trésor


Un congrès sur l’expérimentation épistémologique

– de Tim Nadelle

La Philosophie de la Liberté est une « carte au trésor ». Nous pouvons travailler avec cette carte de deux manières différentes. Nous pouvons la lire, prendre des notes, et nous réunir en cercles d’étude pour échanger et approfondir nos connaissances. Cette première façon d’aborder l’ouvrage est fondamentale et constitue une préparation essentielle à la deuxième approche, celle qui a pour but de découvrir le trésor lui-même.

Dans la préface de la nouvelle édition de sa Philosophie de la Liberté, parue en 1918, Steiner pose des questions susceptibles d’enflammer nos cœurs et nos imaginations. Il dirige notre attention au-delà de l’horizon, vers un pays que lui-même fréquentait et où, pour quiconque veut entreprendre la quête, il existe une multitude de trésors. Dans ses mots :

Deux questions primordiales concernant la vie de l’âme humaine dominent cet ouvrage. La première : Est-il possible de se former de l’entité humaine une conception pouvant servir de support à tout ce que l’expérience ou la science apportent à l’homme, alors même que ces données ne semblent pouvoir se fonder sur elles-mêmes et que le doute et le jugement critique les relèguent dans le domaine de l’incertitude? La seconde : l’homme en tant qu’être volontaire, a-t-il le droit de s’attribuer la liberté, ou bien cette liberté n’est-elle qu’une pure illusion due à l’aveuglement de l’homme face aux liens par lesquels la nécessité enchaîne sa volonté tout comme elle enchaîne les phénomènes naturels?   (NDT : toutes les citations sont tirées de la traduction de Georges Ducommun – ÉAR)

Il décrit ensuite le trésor, tout en fournissant quelques premiers conseils pratiques pour ceux qui désirent entreprendre le voyage épistémologique :

Aussi n’avons-nous point émis ici des conclusions achevées et définitives, mais nous avons montré qu’il existe un domaine d’expérience intérieure où l’activité de l’âme peut, chaque fois qu’il en est besoin, renouveler de manière vivante la solution de ces problèmes. Lorsqu’on a eu accès au domaine de l’âme où se situent ces questions, il s’avère que la véritable connaissance de cette sphère procure des éléments de réponses.

Ainsi, dès le tout début il devient clair que le trésor en question n’est pas une série de preuves philosophiques que l’on peut apprendre. Nous ne pouvons pas non plus y accéder en nous plongeant dans le contenu de la Philosophie de la Liberté, même si nous entreprenons une étude extrêmement approfondie. La cartographie ne représente qu’une activité préparatoire : elle ne peut qu’indiquer le chemin. Si nous voulons réellement assumer la quête de la connaissance, il nous faut découvrir le domaine d’expérience au sein duquel le vécu de l’activité intime de notre âme fournit des réponses vivantes à ces questions.

Heureusement, des activités potentielles d’exploration se trouvent sur presque toutes les pages du livre. Toutefois, nous devons activer notre force d’imagination pour les découvrir. À cet égard, la Philosophie de la Liberté se différencie des ouvrages d’introduction à l’anthroposophie. Dans Théosophie, la Science de l’Occulte, et l’Initiation, Steiner fournit de manière explicite des « exercices de l’âme » à pratiquer, alors que dans la Philosophie de la Liberté, ces exercices sont implicites. Chaque individu doit les trouver lui-même. Par exemple, dans le troisième chapitre de la Philosophie, Steiner caractérise l’activité d’âme la plus fondamentale, la plus centrale – celle qui nous permettra d’entamer le chemin d’un pas ferme : l’observation de la pensée :

Tout être humain normalement doué peut observer la pensée, s’il y met de la bonne volonté. Cette observation-là est la plus importante qu’il lui soit donné de faire. Car il observe alors une chose qu’il a créée lui-même; il ne rencontre plus un objet étranger, mais bien sa propre activité. Cette chose qu’il observe, il sait comment elle se réalise. Il en connaît à fond les conditions et les rapports. Voici donc trouvé un point d’appui solide, à partir duquel il nous est permis d’espérer une explication de tous les phénomènes de l’univers.

Ce serait donc tout à fait naturel que nous nous posions la question : Comment fait-on pour observer sa propre pensée? Or, le troisième chapitre (avec son « Appendice à la nouvelle édition de 1918 ») est en effet rempli d’indications que l’on peut mettre en pratique. Notre parcours demandera donc dans un premier temps que nous comprenions ces indications, et ensuite dans un deuxième temps que nous entreprenions le travail lui-même d’observation de notre propre pensée.

Nous vous invitons donc à venir participer en octobre 2015 à un congrès de fin de semaine où nous entamerons cette quête ensemble. L’événement se tiendra dans la région de Toronto. Veuillez visiter notre site www.philosophyfreedom.ca pour y laisser vos coordonnées si vous voulez recevoir des mises à jour sur le congrès.

Au cours de l’année, nous partagerons sur le site internet du congrès plusieurs « expériences de la pensée » que vous voudriez peut-être pratiquer pour vous préparer au congrès. (Ces exercices pourraient peut-être vous intéresser même si vous n’avez pas l’intention d’assister au congrès.) En visitant notre site www.philosophyfreedom.cavous trouverez le premier de ces « expériences ».

Ces expériences ne sont pas des destinations; ils constituent plutôt d’éventuels points d’entrée sur le chemin. Vous pourriez peut-être choisir de pratiquer un des exercices pendant un certain temps, le modifier pour correspondre à vos besoins particuliers, ou encore l’éliminer tout simplement et en créer un autre qui conviendrait mieux à votre trajectoire personnelle. Ces expériences ne doivent être que des « provocations créatrices » pour ouvrir la voie à un travail individuel.

En espérant vous y voir!
Tim Nadelle

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