01 Déc La visite du conseil en Nouvelle-Écosse
– Judith King and Dorothy LeBaron
Du 10 au 13 octobre dernier le Conseil et le Secrétaire général ont eu l’occasion, très agréable du reste, de se rencontrer en Nouvelle-Écosse. Les membres du conseil avaient reçu l’invitation de notre membre de Nouvelle-Écosse, Judy King, avec l’appui du groupe local de membres et amis. L’accueil de la communauté a été fort chaleureux, et les membres du conseil ont entendu décrire avec joie et même un peu d’étonnement les multiples initiatives ayant pris naissance là sur la côte est. Cela faisait onze ans que le conseil ne s’était pas rendu en Nouvelle-Écosse.
Nous avons eu le bonheur de loger chez Camelia Frieberg, à la ferme Watershed, à proximité de Bridgewater sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse. La ferme est magnifique : elle est située parmi les collines et offre une vue panoramique sur le paysage boisé des alentours. Camelia cultive un grand jardin potager selon les pratiques biodynamiques. Elle élève des poules et des coqs pour leurs œufs et leur chair, des moutons et des agneaux pour leur laine et leur chair, et entretient en plus quelques ruchers. La ferme possède des locaux permettant la tenue d’ateliers et d’autres d’événements (dans le cadre du Pollination Project). Pendant deux années un groupe d’études sur le cours d’agriculture de Rudolf Steiner s’y est rencontré régulièrement.
Après notre réunion du conseil qui a duré toute la journée et la soirée du vendredi, ainsi que le samedi matin, on nous a proposé une excursion à Blue Rocks,Lunenburg, où le géologue Duncan Keppie nous a donné un aperçu de la diversité géologique de la région. Il a parlé également de la recherche géologique d’inspiration anthroposophique qu’il entreprend lui-même pour explorer les liens du corps de la terre avec le corps humain.
Le samedi soir, nous avons rencontré quelque 25 membres et amis de la Société dans les locaux de la South Shore Waldorf School. Nous avons été touchés de voir combien de personnes s’étaient déplacées pour venir nous rencontrer durant le weekend de l’Action de grâces. Après un accueil en musique et en danse (« circle dance ») nous avons passé la première partie de la soirée à entendre parler du travail inspirant qui se fait au sein de cette communauté. Voici un bref coup d’œil sur quelques-unes de ces initiatives.
L’école Waldorf existe maintenant depuis dix-neuf ans, dont les treize dernières années dans son local actuel. Il s’agit d’une ancienne école construite il y a une centaine d’années à Blockhouse, pas très loin de Lunenburg, de Mahone Bay ou de Bridgewater. À présent, l’école accueille une soixantaine d’élèves, de la maternelle à la huitième année.
La South Shore Waldorf School Association a très récemment acheté le terrain sur lequel est située l’école. L’une des initiatives qui a permis cette acquisition est une « communauté de prêts et emprunts » gérée par Jim White, Rita Landgraf et Kathryn Dumke. Cette organisation a permis à de nombres amis de l’école de participer au financement du projet. La Vidar Foundation a également offert de l’aide à cette initiative.
Pendant 6 ans, le congrès « Waldorf East Conference » a été tenu à l’école, organisé par Anne Greer. En raison d’une forte demande, ce congrès sera de retour en 2015. Le nombre de participants à ce congrès se chiffre habituellement autour de 20, la plupart des résidents de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Mais il y a déjà eu d’autres participants venant du Maine et de Terre-Neuve.
Une initiative qui a pour nom « Hallowe’en Whispers » a été mise sur pied par une professeure de maternelle, Monika Wildeman. Cet événement est devenu très apprécié, offrant une alternative plus acceptable au traditionnel « trick or treat ». On y guide les enfants sur un sentier « magique » dans la forêt en suivant le récit d’un conte.
Une autre initiative passionnante, l’ « Airstream Café », a été créée par Ross Bunnell et Rita Landgraf dans le but de recueillir de l’argent pour l’école. Ross et Rita se dévouent pour l’école de bien des manières depuis son origine. Il y a quelques années, ils ont transformé une caravane Airstream en café ambulant, avec une certification officielle leur permettant de servir de la nourriture au public. Le menu comprend du café équitable d’excellente qualité et des aliments chauds et froids raffinés. Ils font le tour des marchés ouverts et d’autres manifestations du mois de mai jusqu’au mois d’octobre; tous les profits vont à l’école.
Une année de formation en études anthroposophiques a été inaugurée voilà 2 ans, portée par Judy King et Maggie Keppie. Onze étudiants ont déjà terminé le programme constitué d’études, d’exercices artistiques et de randonnées éducatives. Une nouvelle année de formation sera mise en place en 2015 et sera portée par Andre Schmechel, responsable des études élémentaires et secondaires à l’école, et par Maggie Keppie.
On a fondé un institut : « East Coast Institute for Studies in Anthroposophy », pour permettre de faire la distinction entre les initiatives de la communauté de l’école Waldorf et les initiatives indépendantes portées par des membres locaux. (Le nom est calqué sur celui du « West Coast Institute for Studies in Anthroposophy » en Colombie-Britannique.) Cet institut parraine l’année de formation en études anthroposophiques ainsi qu’une initiative portant sur la petite enfance, qui a été créée cette année sous la direction de Carol Nasr, Maggie Keppie et Margaret Osmond.
L’exploitation d’apiculture biodynamique de Shirley et Klaus Langpohl, qui se situe près de Digby, vient de recevoir sa certification Demeter! Les deux propriétaires de l’exploitation donnent des ateliers d’apiculture et ont initié un certain nombre de groupes d’étude et d’ateliers anthroposophiques dans leur région.
À Wolfville, dans la Vallée de l’Annapolis, Kathleen Purdy a établi la Alexander Society il y a une vingtaine d’années. Formée dans le programme « Heart » à Toronto, elle travaille de façon pratique avec l’anthroposophie pour enrichir la vie d’individus atteints d’autisme et d’autres conditions physiques et mentales.
Dorothea Schmidt a récemment ouvert une clinique de massage thérapeutique à Mahone Bay.
Après avoir entendu parler de ces initiatives, nous nous sommes divisés en petits groupes de conversation pour, dans la deuxième partie de la soirée, explorer ensemble l’évolution du « but » de notre Société. Comment est-ce que notre « but » est en train de se métamorphoser? Et ce but, que demande-t-il de nous, les membres de la Société? On y a vécu de nombreux échanges animés. Quelques images qui ont émergé de ces échanges : devenir un phare; visibilité; une force unique capable de relier; la main dans la main partout à travers le pays; être chacun un exemple vivant de l’anthroposophie dans sa vie de tous les jours.
Depuis un an et demi, le conseil explore cette question du but de la Société dans des rencontres « style bistro » avec des membres à travers le pays : à Montréal, à Ottawa, à Toronto, à Calgary, à Vancouver, et maintenant à Blockhouse, Nouvelle-Écosse. Nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui ont participé à ces rencontres, et nous sommes prêts maintenant à relever le défi de rédiger un « but » de notre Société qui fera partie de la charte révisée du Règlement de la Société anthroposophique au Canada.
Suivant une conversation animée et une période de questions posées par les membres, la soirée s’est terminée par l’écoute d’un magnifique chant a cappella à deux voix présenté par deux parents de l’école : Mary Knickle et Heather Kristenson. Marie a ensuite dirigé toute l’assistance dans une interprétation énergique de « Farewell to Nova Scotia ».
Dimanche, nous nous sommes rendus en auto à la résidence d’Arthur et Margaret Osmond à Dartmouth (dans la région d’Halifax) pour nous entretenir avec les membres de la Classe. Cette conversation a porté en partie sur des notes prises lors de la conférence donnée par Virginia Sease en juillet, et en partie sur les questions sur le travail de l’École de Science de l’esprit, questions qui avaient été recueillies préalablement.
Des leçons de la Première Classe de l’École de Science de l’esprit sont données à Dartmouth mensuellement par Arthur Osmond, lecteur de classe. Un groupe d’étude sur l’ouvrage de Sergei Prokofieff, le Cycle de l’année comme chemin d’initiation, vient d’être créé.
On nous a généreusement invités à partager, chez les Osmond, un repas communautaire avec des membres et amis de la Société. Le repas a été suivi par de l’eurythmie, dans un local public, dirigée par Margaret Osmond, qui a récemment obtenu son diplôme (Bachelor of Arts) en eurythmie de l’université d’Oslo, en Norvège (dans une entente avec Spring Valley, New York). Elle donne un cours d’eurythmie publique tous les mois à Dartmouth, et c’est à un de ces cours que nous avons participé – nous étions une douzaine de participants en tout. Dans le même local, suivant l’eurythmie, Arie van Ameringen a donné une causerie sur la méditation anthroposophique. À notre connaissance, il s’agissait de la première conférence publique jamais donnée à Dartmouth. 16 personnes ont assisté à cette présentation.
Il nous restait, à nous, membres du conseil, un peu de temps pour continuer notre réunion le dimanche soir, et le lundi, les Osmond nous ont généreusement ouvert leur maison pour que nous puissions y poursuivre notre réunion durant toute la journée avant de nous quitter, chacun prenant le chemin de retour en direction de chez soi.
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