Section d’anthroposophie générale

Section d’anthroposophie générale

Une tentative de rendre le contenu de la rencontre des lecteurs de Classe avec le conseil et les membres du Collegium.

Rencontre tenue du vendredi 13 au dimanche 15 octobre 2017 dans la salle communautaire de Hesperus, à Thornhill ON.

 Peut-on communiquer sous forme écrite de façon authentique un travail spirituel? Je ne pourrai certainement pas raconter ici la totalité de ce qui s’est fait pendant la réunion, mais je vais tenter d’en communiquer une partie. J’espère avant tout pouvoir communiquer au lecteur la bonne volonté et la qualité d’écoute qui ont été parmi les aspects marquants de cette rencontre.                                                                                        

Les trois questions suivantes avaient été données préalablement aux participants en guise de « thème » pour préparer l’événement.

—Comment est-ce que nous créons les conditions nécessaires pour permettre à l’École de Science de l’esprit de remplir sa tâche, celle de réaliser le renouveau des mystères?

—Est-ce que les nouveaux mystères vivent réellement en nous grâce à l’École de Science de l’esprit, et de quelle manière?

—Pouvons-nous créer un pont entre les Nouveaux Mystères, tels que portés par l’École de Science de l’esprit, et les défis de notre monde contemporain?

(Ces questions ont été vécues par Monique Walsh, représentante de la Section anthroposophique générale au sein du Collegium en Amérique du Nord, et ont été jugées importantes et pertinentes par Sylvie Richard (lectrice de Classe) et Judy King (ancienne membre du conseil) pour l’élaboration du programme de la rencontre.         

Voici quelques-unes des réflexions qui se sont fait entendre au cours de la réunion : Comment vivons-nous les nouveaux mystères? « À travers ce que nous apprenons dans les leçons de l’École (de Science de l’esprit), et en utilisant notre ‘saine pensée quotidienne’, pourvu que nous arrivions à la transformer en une nouvelle façon de penser. » « Nous sommes aujourd’hui le jour des Templiers – le 13 octobre – ces individus qui ont vécu les mystères à travers leur sang ». « Comme un vortex ». « Grâce à une nouvelle manière de penser qui m’a été inspirée lorsque j’ai connu l’anthroposophie ». « Les Nouveaux Mystères, c’est l’ensemble de l’anthroposophie ».

Il y a douze ans a été inaugurée pour la première fois cette rencontre annuelle du Conseil avec les lecteurs de Classe. Au cours des années, cette rencontre a évolué. Cette année, on a reconnu qu’il est toujours important que le conseil et les lectures de Classe se réunissent, étant conscients que leurs rôles distincts soutiennent tous les deux l’École et la Société. Ces deux cercles continuent à édifier leur travail commun sur les fondations et les rapports personnels créés au cours de ces douze années de rencontres. Une nouvelle impulsion a vu le jour, celle qui vise activité dirigée plus directement vers la Section d’anthroposophie générale. (Tout membre de l’École de Science de l’esprit est d’office membre de cette Section d’anthroposophie générale.) Il a été suggéré qu’un congrès soit organisé visant tous les membres de la Section d’anthroposophie générale pour élargir cette impulsion.

Il est maintenant généralement reconnu à l’intérieur de la Société que cette Section d’anthroposophie générale a été comme « endormie » pendant de nombreuses années; à l’heure actuelle, elle redevient visible. Le Collegium en Amérique du Nord est constitué de représentants de toutes les Sections et comprend aussi les Secrétaires généraux. Depuis maintenant six ans, Monique Walsh, de Vancouver, représente la Section d’anthroposophie générale lors des réunions semestrielles du Collegium et est soutenue dans cette tâche par la Société anthroposophique au Canada. À présent, quatre membres du Collegium en Amérique du Nord sont des résidents canadiens : Moniqiue, Bert Chase (Section des Beaux-Arts), Arie van Ameringen (Secrétaire général), et Ariel-Paul Saunders (Section des Jeunes).

Or, quel EST en réalité le travail de la Section d’anthroposophie générale?

Durant la rencontre on a fait la remarque que les questions-thèmes de notre réunion peuvent déjà être en train de se métamorphoser étant donné la nature même de la vie spirituelle. Osait-on espérer, ou du moins suggérer, que les trois questions-thèmes soient accueillies par des groupes partout au Canada pour stimuler les échanges relatifs au travail de l’École? Il est possible que cela se fasse déjà dans quelques endroits au pays. De tels échanges pourraient en effet constituer des exemples du travail de la Section d’anthroposophie générale. Un exemple plus répandu est celui de la pratique d’échanges entre membres de la Classe sur le contenu des leçons elles-mêmes.

Au cours des années, le programme de notre rencontre a adopté davantage une configuration artistique et expérientielle, ponctuée de moments d’échange contemplatif. Ceci favorise une rencontre vivante et saine, et produit un impact sur les participants. Cette année, nous avons eu le privilège d’être orientés par Brenda Hammond et Sylvie Richard, qui ont collaboré pour nous faire explorer le thème par le moyen de l’écriture (Brenda) et de l’eurythmie (Sylvie). En ce qui me concerne, et je ne peux parler que de ma propre expérience, la manière dont Brenda et Sylvie ont manié les deux activités a donné des résultats fort heureux. Après l’exercice d’eurythmie, je pouvais sentir de façon vivante une énergie vitale couler à travers mon corps et sortir par le bout de mes doigts, sous forme de mots, sur la feuille de papier!

J’ai trouvé très pertinente la suggestion de Brenda qu’on peut travailler avec les mantras de la Première Classe à travers l’écriture. Ce qui m’incite à poser la question suivante : et est-ce que cela vaut aussi pour les autres domaines artistiques?

Les membres du conseil nous ont guidés dans une activité de modelage en groupe conçu pour nous faire explorer le processus de collaboration. L’exercice a été soigneusement élaboré et nous a fait vivre de façon assez concrète les joies, les défis et les réactions qui surgissent en nous lorsqu’en travaillant avec d’autres nous favorisons ou entravons le progrès. Quatre groupes de six ou sept individus ont été disposés dans des groupes sur des chaises placées dans une configuration de spirale. On a donné à chaque participant un morceau d’argile et une planche de travail. Ce qui s’est révélé très intéressant, c’est le fait que certains individus ont suivi les directives à la lettre, d’autres non. Certains ont foncé tout seuls dans leur projet personnel, d’aucuns observaient ce que faisait le partenaire qui les précédait, d’autres celui qui les suivait. Quelques-uns avaient un air perplexe et ne semblaient pas avoir bien compris la consigne, d’autres savaient exactement ce qu’ils faisaient… Tant de voix entendues à donner des suggestions ou des explications en même temps! En somme, l’exercice nous a donné une indication claire qu’il fallait savoir comment maîtriser notre attention lorsque nous entreprenons un travail en commun!

Lors du travail préparatoire entrepris par le conseil avant la réunion, une question a surgi qui touche la tâche du conseil lui-même : « Créons-nous réellement les conditions nécessaires pour que les membres de la Société et les membres de la Section d’anthroposophie générale puissent accéder aux Nouveaux Mystères? Les membres du conseil ont donné une description de la manière dont ils travaillent pour les membres de la Société autant intérieurement qu’extérieurement : intérieurement, un travail personnel sur soi qui fait appel à la liberté individuelle; et extérieurement, favoriser les liens entre êtres humains, amener la notion du karma à la conscience, une conscience d’intérêt qui reconnaît la liberté individuelle. Ils ont caractérisé leur travail comme étant « centré sur le cœur » et comme ayant des moments « d’étincelles». Comment vraiment écouter par-delà les vastes distances? Les membres avaient été invités à participer, partout au pays, à une méditation durant les nuits saintes. (Est-ce qu’on renouvellera l’expérience cette année aussi?) On a entendu parler de situations différentes par rapport aux échanges entre membres de l’École après les leçons de Classe; la pratique est fort estimée par certains, jugée sans valeur pour d’autres. Le conseil se demande comment travailler pour créer d’autres conditions permettant aux membres de trouver accès au Nouveaux Mystères. Cela va demander davantage de recherche spirituelle.

Nous avons entendu parler nos membres du Collegium en Amérique du Nord. On a dressé le portrait de ce cercle tel qu’il se présente à l’heure actuelle, en indiquant les aspects qui sont vivants et actifs et là où ces qualités manquent. Les deux piliers du travail des membres du Collegium : la méditation et l’activité artistique. Les Secrétaires généraux, lorsqu’ils se rencontrent au Goethéanum (deux fois par année), se posent toujours des questions sur la nature de la Section d’anthroposophie générale. Ici au Canada, nous nous demandons comment nous pouvons approfondir et renforcer le travail de la Section d’anthroposophie générale. Arie van Ameringen a affirmé que la tenue du congrès nord-américain d’Ottawa en 2016, « À la rencontre de notre humanité », aurait été impossible sans le travail du Collegium. Les questions qui vivent dans la Section d’anthroposophie générale – qui est aussi connue sous le nom de « Section de l’universel humain » – sont de par leur nature même les questions qui vivent dans notre monde contemporain. Le Collegium en Amérique du Nord travaille à voir comment on peut faire rayonner de la lumière sur le monde extérieur à travers l’École de Science de l’esprit.

Au cours de la rencontre, on en est arrivé à voir avec plus de clarté les rapports entre l’École de Science de l’esprit, la Société anthroposophique, la Section d’anthroposophie générale, et les autres Sections. On a soulevé la question suivante : est-ce que nous (en tant que membres de la Société) sommes suffisamment conscients des différentes Sections et du travail de recherche qui se réalise au sein de ces Sections? On constate un grand manque de communication efficace de façon générale. Voilà des mots que l’on entend trop souvent! Un cri du cœur de notre époque. Comment faire pour rendre la communication efficace? On a donc demandé comment on allait communiquer le contenu de cette rencontre aux membres. Le bouche-à-oreille paraît être ce qu’il y a de plus efficace, et peut-être, en l’occurrence, à travers les lecteurs de Classe dans leurs cercles locaux. Et le bulletin des membres? Peut-être, pourvu que l’article soit plus qu’un simple compte-rendu.

On a entendu un exposé sur la question de l’Âme du peuple canadien et sur comment nous pourrions peut-être travailler avec un tel être. En effet, cette question est un sujet de recherche de Christian Reuter depuis de nombreuses années; Christian est un lecteur de Classe de Kelowna en Colombie-Britannique. Il a présenté au cercle les résultats de sa recherche et a mis l’accent sur le besoin de développer un lien avec cet Esprit. Lors de l’échange suivant la présentation, une des participantes a apporté un éclaircissement par rapport à son propre sentiment sur la question (et on a appris que ce même sentiment vivait chez d’autres membres du cercle) : Est-ce que le terme « âme du peuple » ne correspond pas plutôt à un phénomène d’une époque révolue où il y avait un esprit du peuple pour chaque pays, et est-ce que le fait d’en parler pour notre époque n’aurait pas un effet un peu restrictif? Ne ferait-on pas mieux d’appeler un tel être pour le Canada « L’esprit de la terre du pays » (Spirit of the Land), nom qui semblerait davantage s’ouvrir à de nouvelles formes de pensée? Christian a affirmé qu’il continuerait ses recherches et il invite d’autres à participer à ce travail.

Pour conclure la rencontre, l’échange du dimanche matin nous a permis d’apporter au cercle nos réflexions mûries durant la nuit par rapport au thème, et de faire un retour sur notre réunion. Je vous propose ici quelques étincelles recueillies durant cet échange.

Venant à partir de la nuit : La leçon de Classe est une tâche partagée entre tous les membres présents. Nous devons agir nous-mêmes dans l’effort de réunir les anciens mystères et les Nouveaux Mystères. Est-ce que nous reconnaissons que pour que ‘notre penser corresponde aux Nouveaux Mystères’ il est nécessaire d’être conscient que ‘nous nous tenons ensemble sur une terre sainte’? Et deux questions concernant le Canada : 1) un authentique intérêt pour les peuples autochtones – comment faire que nous retrouvions notre vraie humanité? 2) les réfugiés – comprendre les forces qui agissent, la nature de la vraie rencontre humaine.

L’échange qui a clôturé le thème a jailli directement du cœur des participants. Je me sens incapable d’écrire de manière adéquate le contenu de ce qui a été exprimé avec tant de cœur et tant de sérieux : une véritable conversation digne de la Section d’anthroposophie générale! (D’une certaine façon, l’écrire, c’est le tuer. J’espère de tout cœur que ces quelques mots inciteront ceux qui les lisent à leur redonner vie.) En voici un aperçu :

« L’École est le cœur de la Société; l’ensemble de la Société s’inscrit dans le courant des Nouveaux Mystères. Nous qui choisissons d’entretenir ce qui a été donné dans les leçons de la Classe travaillons ensemble pour nous efforcer (à pratiquer) à amener le spirituel dans le physique. »

« Est-ce que je porte en moi un engagement conscient par rapport aux questions du thème? »

« Dans le passé, ce contenu était gardé secret – cette époque est maintenant révolue; il y a un grand nombre de membres de la Classe partout dans le monde; certaines des Sections sont ouvertes à des individus qui ne font pas partie de l’École; comment développer un meilleur lien avec les membres; pouvons-nous trouver le courage nécessaire pour nous rencontrer d’une manière nouvelle? »

« Le Congrès de Noël – l’organisation tripartite de l’être humain – une découverte très féconde pour la pratique de la médecine et aussi pour un travail au niveau social. »

« Rudolf Steiner a dit aux jeunes étudiants en eurythmie : ‘Ne laissez jamais la pensée de la tête aller jusqu’au cœur, mais faites plutôt le contraire; que la pensée du cœur aille jusqu’à la tête. »

« Comment faire que ce que nous avons fait ensemble dans cette rencontre se rende jusqu’aux membres? À Montréal, ce travail sera apporté aux Membres; durant les Nuits saintes, les membres de la Classe se rencontrent pour apporter quelque chose de leurs expériences personnelles aux autres membres.

Je suis reconnaissante envers les individus qui ont défrayé eux-mêmes les coûts de leur participation à cette rencontre, et reconnaissante également qu’il y a, grâce aux contributions des membres (aux niveaux national et local), des fonds disponibles pour rendre possible à ceux des participants qui en avaient besoin d’être présents. Et je remercie tout particulièrement Jeffrey Saunders et Hesperus d’avoir organisé les repas savoureux et les pauses-café.

Judy King

Nouvelle-Écosse

6 Décembre 2017

 

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