Vers une compréhension du mystère de l’existence – Trinh Huynh

Vers une compréhension du mystère de l’existence – Trinh Huynh

Lorsque je dirige le regard vers l’intérieur de mon être, je me rends compte que toutes les réussites de ma vie ne seraient d’aucune importance si je cessais d’exister à ma mort. L’argent, la renommée, et même les passions qui me soutiennent maintenant – que signifient-ils réellement si de toute façon je dois mourir? Puisque chaque individu fait partie de toute l’humanité, la signification de ma vie à moi est étroitement reliée à la signification de la vie du monde. Une vie consacrée à la réalisation de passions et d’actes altruistes peut en effet avoir une grande signification pour la société et pour le monde, car les fruits de cette vie continuent à être portés par le monde après le décès de l’individu; mais existe-t-il une portion de ces réalisations qui ait une véritable signification pour la personne elle-même qui de toute manière n’existera plus?

 

Il s’ensuit donc que si je tiens à ma foi en l’idée que la vie doit avoir une signification pour moi-même, je dois tenir à la croyance en mon immortalité.

 

Et pourtant, un esprit sain ne me permet pas de découvrir dans ce mode sensible une preuve de l’immortalité de l’être humain. Je ne vois que des vies suivies de morts. Avec la seule exception que l’humanité continue d’exister.

 

La question devient donc : existe-t-il un moyen de lier l’individu à la totalité de l’humanité de manière à pouvoir penser qu’une vie individuelle qui a un sens pour le monde a aussi un sens pour l’individu qui la vit? Oui, ce moyen existe; c’est de se rendre compte que mon existence ne se limite pas à ma vie dans mon corps physique, mais qu’elle est portée comme une partie de toute l’humanité, et pour l’éternité. Mais pour que cette prise de conscience puisse se faire, il faut que je continue à soutenir ma foi. Ma foi implique que mon corps véritable, mon soi-disant esprit, s’étend loin au-delà des confins de mon corps physique, et que mon esprit imprègne le monde, pour ainsi dire. Et une vie terrestre individuelle, ce qu’on appelle une incarnation, a de la signification pour moi dans la mesure où elle permet à mon esprit de se répandre dans le monde, dans l’humanité. C’est cela que je crois être l’essence de l’évolution des êtres humains individuels : l’évolution de l’esprit de l’humanité.

 

Par conséquent, ma vie a de la signification pour moi dans la mesure où elle a de la signification pour le monde, car je suis dans le monde. Mais à quoi sert cette connaissance portée par la foi? Elle me procure une puissante force pour faire le bien sans m’attendre à recevoir quoi que ce soit en retour. Cette force, c’est l’Amour. Et l’amour en question ne dépend ni des liens du sang, tel que l’amour d’un parent pour son enfant, ni d’un sentiment d’appartenance à tel ou tel groupe ou nation – il s’agit ici d’un Amour Universel qui jaillit en toute Liberté. Méditer sur le sens de la vie me procure la force de l’Amour dans la Liberté. Et alors, quand je cherche dans l’histoire l’origine de cet amour, je vois Celui qui a parlé de cet Amour aux hommes pour la première fois. Et puisque ce que je ressens est conforme à Ses enseignements, je me sens poussé à accueillir Ses paroles en mon âme. Et lorsque j’ouvre mon cœur à Ses enseignements, j’y trouve une source vivante et infinie de sagesse qui soutient ma foi, ma liberté, et mon amour. Lui, c’est le Christ Jésus.

 

(Jésus lui répondit) : « En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître d’en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu. » Jean 3 :3.

En effet, tôt ou tard on périra, à moins de permettre à la force de l’Amour dans la Liberté d’être la force motrice de ses vies sur terre, c’est-à-dire de permettre qu’on « naisse d’en haut. » Et lorsqu’on réussit à le faire, son existence appartient à l’éternité, au « Royaume de Dieu. »

Il est essentiel de noter que les enseignements du Christ n’ont pas toujours été compris dans le sens de l’Amour dans la Liberté. La seule voie systématique et scientifique qui y mène, dans le sens de ce que cet article tente d’exprimer, est celle de l’anthroposophie (« la sagesse de l’être humain ») fondée par Rudolf Steiner à la fin du 19e siècle. L’anthroposophie fournit les bases pour la pédagogie Waldorf, l’agriculture biodynamique, la triarticulation sociale ainsi que plusieurs autres initiatives travaillant dans le sens d’un renouveau social.

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