Nécrologie: Michael Lange 11 octobre 1939 – 12 septembre 2021 

Nécrologie: Michael Lange 11 octobre 1939 – 12 septembre 2021 

Michael a vu le jour dans une ambulance qui était tombée en panne en route pour l’hôpital. Cela s’est passé à Hambourg, en Allemagne, un mois à peine après la déclaration de la Deuxième Guerre. Son père, qui aspirait à être nommé capitaine de navire, se trouvait alors en haute mer à bord du célèbre voilier Padua, aux côtés du grand-père maternel, qui était le maître-voilier du navire. C’est ce grand-père qui avait présenté sa fille au futur mari.

Michael vivait avec sa mère Ruth dans un vieux quartier sur les rives de l’Elbe. Il se souvenait d’avoir vu, encore tout jeune, des centaines d’avions remonter l’Elbe à partir de l’ouest pour lâcher des provisions. Sa sœur Marion est née trois ans plus tard. Ces années de jeunesse ont été passées à survivre,  les enfants se précipitant souvent pour se mettre à l’abri des bombes jusqu’au moment où, finalement, les bombes incendiaires ont fini par faire  fuir les milliers d’habitants, quittant la ville pour se déplacer vers l’est. 

Se trouvant tout seuls, les deux enfants ont réussi tant bien que mal à se tenir ensemble, dans des trains de bétail, dans des orphelinats, dans des familles d’accueil, jusqu’à ce qu’ils aillent habiter chez leur grand-mère paternelle à Wuppertal, dans son appartement d’une seule pièce. Ils y ont fréquenté l’école jusqu’à la huitième année. C’est alors que le père de Michael a envoyé le jeune homme à Hambourg pour se former comme électricien.   

Le père a donné à son fils comme cadeau de départ un livre : Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs ou l’Initiation. 

Sa mère avait fréquenté l’école Waldorf de Berlin jusqu’à ce que l’école soit fermée par Hitler en 1933.  Sa grand-mère maternelle était une amie très proche d’une des premières femmes à être reçue prêtre de la Communauté des chrétiens. 

Une fois qu’il a eu terminé son apprentissage technique, Michael s’est inscrit à des cours du soir, et a terminé sa 13e année. Il a commencé à travailler dans une institution bancaire importante, tout en continuant de suivre des cours. Il s’est plongé dans la lecture de l’œuvre de Goethe, et avait comme colocataires des étudiants d’université. 

Sa mère a épousé un théologien américain en 1959 et est partie s’installer à New York. Marion l’a accompagnée. Deux ans plus tard, Michael les a rejointes à North Vancouver, où ils vivaient dans la paroisse de l’Église luthérienne. Il s’était procuré plusieurs livres de Rudolf Steiner à la Rudolf Steiner Bookstore de New York avant de se diriger vers la côte ouest. 

Michael a travaillé comme électricien dans les mines du Nord. C’est là qu’il a connu Dick Goldhammer, qui allait ensuite fréquenter le milieu anthroposophique de Vancouver. Michael s’est inscrit à la faculté des sciences de l’université de British Colombia, et a ensuite changé de domaine pour obtenir sa maîtrise en philosophie politique. À l’époque, il était déjà marié et père de deux enfants, Rene et Isabelle. C’est la mère de Michael qui a présenté Michael et sa femme Bronwyn à Katherine Mayne, qui animait le groupe local de la Société anthroposophique. Les deux époux sont bientôt devenus membres.  

Michael a travaillé pour l’organisme chargé de veiller aux obligations alimentaires, et a servi de chef syndical pendant plusieurs années. Lorsque Rene a atteint l’âge scolaire, la famille a acheté une maison au bord de la plage pour être plus près de la nouvelle école Waldorf. 

En 1981, leur ami Gerald Lawrence, qui était aussi membre de la Société anthroposophique, a été atteint d’un AVC. Il a demandé au couple d’assumer la responsabilité de son petit commerce d’importation de médicaments à partir de l’Allemagne. À l’époque, la commande ne représentait que deux petites caisses de produits. Mais le commerce a pris de l’expansion. Il devenait essentiel pour Michael de négocier auprès du gouvernement fédéral le droit à la liberté de choix de thérapies et de remèdes, d’organiser des colloques pour médecins, thérapeutes et pédagogues, et d’assister aux réunions annuelles tenues à Dornach. 

Deux autres enfants sont nés – Jonathan et Jennifer. La vie était pleine, heureuse : famille, amis, camping, randonnées en voilier. Michael prenait un grand plaisir à faire de la voile toute l’année, souvent accompagné de ses deux plus vieux, adorant particulièrement naviguer pendant les tempêtes hivernales ! 

Le commerce a pris fin en 1991. Quelques années plus tard, un ami proche a financé une initiative de fabrication et de distribution canadienne de produits cosmétiques, Eabani Labs. Une pénurie de fonds a fait que le projet a dû être abandonné au bout de quelques années. 

Au cours de ses dernières années, Michael a mené une vie simple et paisible dans un magnifique quartier de Vancouver, près de la mer. Atteint de la maladie d’Alzheimer, Michael a été hébergé dans une institution de soins de longue durée pendant trois ans, où il s’est éteint doucement. 

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