13 Sep
Compte-rendu : Congrès mondial sur la biographie 2015
Au mois de juin 2015, nous étions quatre Canadiens à assister au 8eCongrès mondial sur la Biographie, un rassemblement remarquable de près de 150 personnes venues de 28 pays. Le congrès de cette année a été organisé par une dizaine d’individus, jeunes pour la plupart, qui ont préparé et porté l’événement de manière inspirante, le rendant très vivant et même spontané par moments. Ces congrès sur la biographie mettent généralement l’accent sur l’expérience, mais offrent aussi aux participants la possibilité d’assister à des cours de maître, de partager nos recherches personnelles, de nous réunir en petits groupes et en plénière, et d’entendre une série d’excellents conférenciers. Le thème du congrès de cette année était « Blessures et Merveilles. » Le lieu choisi, Dresde, en Allemagne, convenait particulièrement bien au thème, car c’est un endroit où les blessures ont été profondes, mais où un renouveau de vie prend essor – un geste énergique qui vise à rebâtir la vie sur de nouvelles bases. Nous avons tous passé une journée dans la ville, visitant des musées et plusieurs autres sites d’intérêt. Nous avons été profondément émus par une causerie donnée par Axel Schmidt-Godelitz, un résident du lieu qui organise des entretiens biographiques entre habitants de l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. Cette causerie a fourni une image claire de comment la biographie peut nous unir à un niveau purement humain, où tout jugement est suspendu, où le pardon devient possible tout simplement parce que nous acceptons de partager nos histoires personnelles et d’écouter celles des autres.
La présence de la conférencière Christine Gruwez nous a fait vivre une autre expérience, tout aussi unique que puissante. Elle avait donné une conférence lors d’un de ces congrès il y a 10 ans, et à ce moment-là avait caractérisé notre époque de « turbulente. » Or, si les temps étaient « turbulents » il y a dix ans, que dire de notre monde actuel? Chaque seconde, il se passe des événements qui nous laissent muets d’incrédulité ou d’horreur et devant lesquels nous nous sentons totalement impuissants. La conférencière a alors développé une image de l’impuissance comme étant une blessure; l’humanité entière est blessée. Nous portons tous des blessures. Sans blessure, je ne suis pas humain. Quels mots puissants! Et quel défi! Ensuite, elle nous a fait partager en petits groupes notre blessure la plus profonde, notre compréhension de comment une blessure se produit et de comment la guérir. Mais, d’après elle, guérir une blessure est autre chose que de la cicatriser. Christine a élaboré un chemin manichéen qui ouvre la voie vers des aperçus inattendus et vers de profondes expériences qui nous ont laissés, à la fin de ce congrès, avec un nouveau sentiment d’espoir en l’avenir. Le défi : « garder la blessure suffisamment ouverte » pour qu’elle se transforme en organe de perception dans notre biographie.
Gabriele Edelstein, Dorothy LeBaron, Regine Kurek, Jef Saunders
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