04 Sep Mot du Secrétaire Général – Septembre 2012
Chers amis,
Durant la fin de semaine du 17 et 18 août dernier, Bodo von Plato, du comité directeur au Goetheanum, a animé à Montréal un atelier sur la méditation. L’événement a réuni environ 80 personnes du Québec et de l’Ontario. Voici ce que m’a inspiré cette rencontre.
Il y a quelques années, une amie m’a donné en cadeau une pierre météorite. C’est un objet précieux que je chéris grandement. De forme plus ou moins sphérique, de couleur brunâtre à l’extérieur, cette pierre tombée du ciel s’est fendue en touchant le sol, révélant ainsi sa structure interne. Le minerai nous montre à l’intérieur un ensemble cristallin en forme d’étoile à mille branches, d’un éclat métallique clair, rappel de son parcours lumineux lorsqu’il a traversé l’atmosphère terrestre.
Déjà, à la fin d’août, la nature annonce la fin de l’été, les jours commencent à raccourcir, les couleurs des fleurs se présentent plus dans les tons de jaune, les feuilles aussi jaunissent davantage et on peut observer, la nuit tombée, des étoiles filantes dans le ciel. Dans l’imagination de la Michaëlie du 15 octobre 1923, Rudolf Steiner nous présente cette image des météorites porteurs de fer cosmique qui se consument dans l’atmosphère. Dans le sang humain nous retrouvons aussi ce phénomène à l’échelle microcosmique. À chaque respiration, les globules rouges « s’illuminent », reflet d’un processus de combustion du fer. Quelle image grandiose qu’à chaque respiration, le fer dans le sang s’illumine ainsi comme une étoile filante!
Le fer cosmique est davantage présent à l’approche de l’automne et il est une réponse, en quelque sorte, aux forces sulfureuses de l’été et les forces ahrimaniennes. C’est un appel à l’être humain, afin qu’il en vienne à se connaître lui-même en tant qu’être spirituel. La fête de la Michaëlie est une fête qui fait honneur à l’individualité, non pas au petit moi, mais au moi cosmique, universel.
Le fer spiritualisé
On peut méditer sur cette image et peut-être ressentir, en particulier à l’époque de la Michaëlie, ce fer spiritualisé nous guider dans l’élan d’un projet, d’une action volontaire portée par une impulsion nouvelle. Cela nous amène à la question de la méditation. Comme anthroposophe, il peut arriver qu’après avoir commencé à étudier des ouvrages de Rudolf Steiner seul ou en groupe, on décide de méditer. La méditation devient par là une façon de s’élever au niveau de la conscience. Beaucoup de livres ou de conférences nous donnent des indices, des conseils ou des exercices pour méditer.
À l’époque de Rudolf Steiner, l’aspirant méditant pouvait recevoir des conseils et un suivi personnel. Aujourd’hui, nous sommes laissés à nous-mêmes et nous avons l’entière liberté de faire le travail intérieur et de construire « notre petite hutte » (cf L’Initiation , Transformations dans la vie de rêve de l’élève). Cette liberté est accompagnée de multiples questions. Pourquoi devrais-je méditer? Que devrais-je choisir comme exercice? Est-ce que je médite de la bonne façon? Même les plus expérimentés peuvent avoir un questionnement à un moment ou à un autre. Dans ce cas, nous pouvons retourner aux sources en relisant, par exemple, L’Initiation, ou échanger nos expériences de méditation avec un ami.
Quatre étapes
Dans un premier temps, Bodo von Plato a attiré notre attention sur l’importance de la préparation intérieure. Habituellement, on parle de quatre étapes de la méditation :
- La compréhension (de ce qu’on va faire – du contenu)
- La concentration (comment fixer son attention)
- La contemplation (Je me relie au contenu avec mes pensées et mes sentiments)
- La méditation proprement dite (réunir l’être avec les activités précédentes pour devenir un tout ). (* voir aussi H. Zimmermann et Robin Schmidt et l’ouvrage d’Arthur Zajonc)
Lors de son atelier, Bodo nous a fait faire des exercices qui ont trait à la pratique (ou prise de conscience) de la vénération et de la gratitude. En se référant à L’Initiation, Bodo a insisté sur le climat propice pour commencer, et terminer, le travail intérieur. On peut évoquer le climat propice pour « l’ouverture » de l’activité de méditation en se rappelant des moments où nous avons ressenti de la vénération pour une personne, une œuvre d’art ou un événement. Cette attitude de vénération devient la clé pour le début de l’activité et permet d’instaurer une atmosphère de paix intérieure.
La reconnaissance est une prise de conscience de ce qu’on reçoit, elle est comme la fermeture de tout le processus. C’est la gratitude envers les êtres qui nous permet de recevoir les bienfaits de l’acte méditatif.
La reconnaissance est une prise de conscience de ce qu’on reçoit, elle est comme la fermeture de tout le processus. C’est la gratitude envers les êtres qui nous permet de recevoir les bienfaits de l’acte méditatif.
Sept conditions
Dans un deuxième temps, Bodo nous a rappelé les sept conditions pour le travail intérieur, qui font partie d’une hygiène de vie. Ces conditions peuvent être mises en relation avec les 7 constituants de l’être humain. Rudolf Steiner les décrit en détail dans le chapitre Les conditions de l’entraînement occulte, dans le livre L’Initiation. Ce ne sont pas des exercices proprement dits, mais plutôt des qualités à développer: rechercher l’équilibre dans la vie physique et de l’âme, se sentir en lien avec le monde, faire attention à nos pensées qu’on porte envers autrui, reconnaître l’essence spirituelle chez l’autre, faire preuve de persévérance dans la prise d’une décision, témoigner de la reconnaissance pour tout ce qui nous arrive et finalement, la pratique de l’ensemble.
Dans un deuxième temps, Bodo nous a rappelé les sept conditions pour le travail intérieur, qui font partie d’une hygiène de vie. Ces conditions peuvent être mises en relation avec les 7 constituants de l’être humain. Rudolf Steiner les décrit en détail dans le chapitre Les conditions de l’entraînement occulte, dans le livre L’Initiation. Ce ne sont pas des exercices proprement dits, mais plutôt des qualités à développer: rechercher l’équilibre dans la vie physique et de l’âme, se sentir en lien avec le monde, faire attention à nos pensées qu’on porte envers autrui, reconnaître l’essence spirituelle chez l’autre, faire preuve de persévérance dans la prise d’une décision, témoigner de la reconnaissance pour tout ce qui nous arrive et finalement, la pratique de l’ensemble.
C’est vraiment un cadeau d’avoir vécu un tel atelier, un tel événement, car il permet de faire une mise au point sur le travail intérieur. Quand on se lance dans le travail de méditation, on n’est pas à l’abri des difficultés. La première, c’est de trouver un moment dans la journée pour se recueillir et la deuxième, d’instaurer un rythme. Le rythme est l’élément primordial de toute activité méditative. La persévérance demeure aussi un défi, car les résultats ne se dévoilent pas aussitôt. Il y bien sûr le choix du thème à méditer. Nous pouvons choisir entre nous concentrer sur une œuvre d’art, une figure géométrique, ou choisir parmi les nombreux textes mantriques que Rudolf Steiner nous a laissés et aussi sur des thèmes spécifiques à notre activité professionnelle.
La Pierre de Fondation
Je crois que la Pierre de Fondation demeure le texte méditatif primordial pour les membres, peut-être l’oublions-nous parfois. Car il permet de nous relier à l’impulsion du congrès de Noël et reprend l’essence même de l’anthroposophie. Il nous donne aussi le chemin pour retrouver le moi supérieur. Sergei Prokofieff, dans plusieurs de ses ouvrages, insiste sur l’importance du Congrès de Noël et la compréhension de la Pierre de Fondation. Ses commentaires nous incitent à approfondir davantage ce texte. Dans des réunions de membres, on récite souvent ce mantra, en tout ou en partie. Je me suis souvent demandé combien de personnes pratiquent régulièrement cette méditation. Est-ce qu’on a déjà pensé à méditer personnellement avec la Pierre de Fondation, une fois de temps en temps ou en prenant le rythme des 7 jours, tel que présenté en décembre 1923?
Cette Pierre peut être une source inépuisable de recherche intérieure et donner un élan michaëlique. Il y a sûrement des membres qui travaillent avec cette méditation de façon régulière, en se basant sur les indications données lors du Congrès de Noël. Par leur travail, ils construisent une toile spirituelle invisible. D’autres pourraient aussi se joindre à cette activité.
Je crois que la Pierre de Fondation demeure le texte méditatif primordial pour les membres, peut-être l’oublions-nous parfois. Car il permet de nous relier à l’impulsion du congrès de Noël et reprend l’essence même de l’anthroposophie. Il nous donne aussi le chemin pour retrouver le moi supérieur. Sergei Prokofieff, dans plusieurs de ses ouvrages, insiste sur l’importance du Congrès de Noël et la compréhension de la Pierre de Fondation. Ses commentaires nous incitent à approfondir davantage ce texte. Dans des réunions de membres, on récite souvent ce mantra, en tout ou en partie. Je me suis souvent demandé combien de personnes pratiquent régulièrement cette méditation. Est-ce qu’on a déjà pensé à méditer personnellement avec la Pierre de Fondation, une fois de temps en temps ou en prenant le rythme des 7 jours, tel que présenté en décembre 1923?
Cette Pierre peut être une source inépuisable de recherche intérieure et donner un élan michaëlique. Il y a sûrement des membres qui travaillent avec cette méditation de façon régulière, en se basant sur les indications données lors du Congrès de Noël. Par leur travail, ils construisent une toile spirituelle invisible. D’autres pourraient aussi se joindre à cette activité.
Voici le texte mantrique qui accompagne l’imagination cosmique pour la Michaëlie. Il évoque le fer dans le monde matériel qui doit se spiritualiser:
O Homme!
Tu le forges à ton service,
Tu fais apparaître sa valeur matérielle
Dans nombre de tes œuvres.
Mais il ne t’apportera le salut
Que lorsqu’à toi se révélera
La haute puissance de l’esprit qui l’habite
La Michaëlie est la fête de l’individualité spirituelle tournée vers l’avenir, au-delà des origines géographiques et nationales. Chacun peut entreprendre librement cette action pour forger ‘son fer cosmique’ à partir de sa propre initiative. La méditation devient alors un outil précieux dans ce processus. Chaque fois qu’on médite, on le fait pour soi, mais aussi pour les autres.
Bonne Michaëlie.
Arie van Ameringen,
Secrétaire général
*) Arthur Zajonc, La méditation, une recherche contemplative, 2012
Heinz Zimmermann et Robin Schmidt, Meditation, 2010 ( en allemand , pas encore traduit)
No Comments