03 Oct Reconquérir le cœur de l’anthroposophie
Compte-rendu d’un congrès avec Peter Selg tenu à Great Barrington, au Massachusetts du 24 au 26 aout 2012
– de Heidrun Vukovich
Près de 200 personnes, y compris quelques Canadiens du Québec et de l’Ontario, se sont réunies dans l’auditorium d’une école secondaire publique de Great Barrington. La salle était grande, mais purement fonctionnelle, vide et sans âme. Peter Selg nous a enjoint humblement de travailler ensemble pour la transformer par nos propres pensées et sentiments en un espace propre à recevoir un contenu ésotérique.
Gene Gollogly de la maison d’édition SteinerBooks a présenté Peter comme étant un auteur étonnamment prolifique. En effet, celui-ci écrit énormément, la nuit, dans le but d’accomplir la tâche à laquelle il s’est voué, celle de servir l’être de l’Anthroposophie.
Lors de sa conférence du vendredi soir, le docteur Selg a commencé par décrire sa recherche à l’Institut Ita Wegman d’Arlesheim. D’après lui, la recherche se doit d’arriver à des résultats; sinon, nous travaillons pour nos ennemis. Il était clair que ses ouvrages sont créés à partir d’un profond sentiment de responsabilité envers l’Anthroposophie. En publiant des livres sur ce qu’il appelle « les thèmes », ouvrages fondés sur des recherches approfondies, il cherche à protéger la sagesse ésotérique contre la vague d’attaques, d’intentions malveillantes et de mensonges qui font répandre des interprétations horriblement dénaturées de l’œuvre et de la personnalité de Rudolf Steiner et d’Ita Wegman.
Tout le long de ses présentations étendues, il a parlé librement et spontanément, à partir d’une compréhension à la fois intime et souvent très personnelle. Ses recherches approfondies sur ces « thèmes » ont donné à toute sa présentation une couleur particulière. On pourrait presque dire qu’il entretenait une conversation intime avec le sujet qu’il traitait, conversation imprégnée d’une vénération vivante pour les êtres dont il parlait. Quelques-uns parmi nous ont vécu durant ces « conversations » un sentiment croissant d’un extrême sérieux mêlé à une profonde joie – joie partagée possiblement par des participants invisibles voulant s’approcher des êtres humains réunis là.
C’était cette ambiance qui nous pénétrait de plus en plus à mesure que le congrès se déroulait, un engagement solennel par rapport aux thèmes dont traitait le conférencier. Et ceci à tel point que notre volonté en était enflammée; bien au-delà d’une simple admiration pour le conférencier, un feu brulant pour le cœur même de l’anthroposophie a été allumé dans notre propre cœur.
Voici quelques trésors glanés concernant différents thèmes :
La Souffrance de Christian Rose-Croix
1. Notre rapport avec la vérité est le résultat d’une lutte intérieure; ce n’est pas quelque chose que l’on nous offre sur un plateau d’argent comme une nouveauté. Christian Rose-Croix continuera à souffrir jusqu’à ce que nous soyons plus nombreux à vivre nous-mêmes l’expérience du seuil. Si nous continuons à dormir, rien ne se passera.
2. Christian Rose-Croix est le serviteur du Christ; il s’est tenu au pied de la croix pour nous aider à comprendre l’évènement christique.
3. Quelques grandes individualités préparent l’avenir en vue des 1000 prochaines années, alors que la plupart d’entre nous tentent de prévoir les deux ou trois prochaines années seulement.
4. Rudolf Steiner avait d’authentiques rapports vivants avec Christian Rose-Croix; celui-ci était l’inspirateur de l’Initiation, de l’Éducation de l’Enfant à la Lumière de la science de l’esprit, et des trois premiers volets de la Méditation de la Pierre de Fondation. (Le quatrième volet a été inspiré par Maitre Jésus.)
5. L’impulsion rosicrucienne qui cherchait à réunir les courants de l’orient et de l’occident n’a pas été reçue par la Société théosophique. Le Calendrier de l’âme a suivi peu de temps après – une possibilité de créer un lien entre ciel et terre, un chemin qui prépare l’apparition du Christ éthérique. Ce texte profondément ésotérique a été donné aux personnes les plus « publiques » — à savoir les soldats au front.
6. À Bruges, en Belgique, Peter a visité un hôpital tenu par la fraternité (rosicrucienne) de Saint-Jean. Depuis ses origines, cet hôpital est voué au courant thérapeutique de guérison, à un travail de guérison dans la communauté. On y voit un tableau représentant deux enfants, Jean le baptiste et Jean l’évangéliste, ainsi que Marie et l’enfant Jésus.
Centre et périphérie : recherche et action
1. La recherche est au cœur de l’École de Science de l’Esprit. Celle-ci est un lieu pour se transformer, pour apprendre à acquérir une conscience dans le monde suprasensible, pour apprendre le chemin de l’initiation. Nous travaillons à partir d’une science d’incarnation, et non pas seulement à partir d’une cosmologie.
2. Les Sections ont besoin de la périphérie – d’une communauté éveillée et réceptive. Il s’agit d’un travail altruiste qui se fait au nom de tous. La culture de l’altruisme se voit par exemple dans l’activité transformatrice de Marie Steiner. On peut reconnaitre l’influence guérissante du travail des Sections dans tous les secteurs de la vie publique contemporaine.
3. La Société anthroposophique a une tâche objective dans le monde, et nous devons nous efforcer pour pouvoir la comprendre réellement. Si nous concevons l’anthroposophie comme étant simplement un ajout à la science officielle, comme une source de « réponses » ou encore comme un outil pour nous enrichir personnellement, nous passons à côté de l’essentiel.
Soyez prêts à vous engager contre toute résistance extérieure, à étudier l’anthroposophie de la bonne manière et à projeter une image conforme à l’anthroposophie.
4. Dans toute rencontre avec l’anthroposophie dans les profondeurs de notre âme, le Christ est là, même si on est seul et qu’il ne s’agit ni d’une conversation avec un autre ni d’une conférence ou d’une leçon. Rudolf Steiner nous attend; si nous oublions le but, les êtres du monde spirituel ne peuvent pas nous venir en aide.
Ita Wegman : une collaboratrice de premier plan
1. Son approche pratique de la vie et sa volonté forte et concentrée se sont révélées dès sa jeunesse quand, lors d’un déplacement en voiture à cheval, elle a pris les rênes elle-même, les arrachant aux mains du voiturier, trouvant que celui-ci ne roulait pas assez vite à son gout. Plus tard, elle posait toujours la question : qu’est-ce que l’anthroposophie veut de moi? Comment est-ce que je me tiens devant Rudolf Steiner? Comment servir les intentions de Rudolf Steiner? Comment faire pour commencer, tout simplement, sans penser à devoir réaliser des choses grandioses?
2. Elle avait besoin d’être seule pour faire son travail de médecin anthroposophique dans la clinique. Elle était la seule à se tenir aux côtés de Rudolf Steiner devant le spectacle de l’incendie du Gœtheanum (cet incendie était une tentative flagrante des forces adverses de détruire Rudolf Steiner). Les vies d’Ita Wegman et de Rudolf Steiner ont été prédestinées à œuvrer ensemble pendant une brève période de temps. Rudolf Steiner n’était pas une personne « normale ». C’était un initié. Ita Wegman était une guérisseuse; ce n’était pas une intellectuelle, mais elle possédait une grande sagesse. Elle pouvait transformer des forces en propriétés guérissantes. Elle s’intéressait vivement aux autres, et elle était un soleil qui rayonnait sur la petite communauté de sa clinique.
Conclusion
Le congrès s’est terminé dans les locaux de la Great Barrington Waldorf School par une lecture de la 16e leçon de classe lue par Peter Selg et par un rendu libre de la même leçon en anglais. Il y a eu une courte période de questions et réponses pour clore la fin de semaine.
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