Mot du Secrétaire général – Décembre 2012

Mot du Secrétaire général – Décembre 2012


Chers amis,

Je voudrais dans ce texte faire un bref compte rendu des réunions qui ont eu lieu récemment à Dornach et esquisser une réflexion sur le lien qu’on peut entretenir avec Rudolf Steiner à la lumière du centième anniversaire de la fondation de la Société Anthroposophique.   Et enfin, j’aimerais vous donner quelques informations sur la préparation du congrès de la Société qui se tiendra à Montréal en mai 2013.

La rencontre des secrétaires généraux

Du 6 au 9 novembre dernier se tenait à Dornach la rencontre du  comité directeur avec les secrétaires généraux et les responsables des différentes sections.  Notre travail commun portait sur l’être et la vie de la société anthroposophique.  Ce fut aussi un moment opportun pour partager ce qui se passe dans les différentes régions du monde.  Nous avons accueilli Joan Sleigh, un professeur de l’Afrique du Sud qui se joint à l’équipe du comité directeur.  Par son dynamisme, elle enrichira au Gœtheanum l’apport des pays anglophones.  Nous avons, par la même occasion, réitéré nos souhaits les plus sentis de prompt rétablissement à Sergei Prokofieff, lequel est toujours en congé de convalescence.  Nous espérons qu’il pourra se joindre de nouveau au travail du Vorstand dans un proche avenir. 

À l’initiative de Virginia Sease, les représentants des pays anglophones se sont réunis et ont échangé sur les activités dans leurs pays respectifs : la présentation des drames Mystères, les publications en langue anglaise de l’œuvre de Rudolf Steiner, les conférenciers invités.
Le travail au Gœtheanum
Paul MacKay nous a fait part d’une nouvelle approche dans l’organisation du travail au Gœtheanum. Le comité directeur et les responsables des sections prennent maintenant ensemble les décisions importantes.  On constate ainsi qu’il y a une plus grande collaboration parmi les membres du collège de l’École de la science de l’Esprit. Les défis quant aux travaux de rénovation du Gœtheanum sont sous le signe d’un nouveau souffle; il ne s’agit pas seulement de réparer certaines structures extérieures, mais de rénover des parties de la scène, d’y aménager un espace pour l’École de la science de l’esprit et aussi de permettre à la sculpture du Représentant de l’Humanité d’avoir enfin la juste place qui lui convient. La campagne de financement porte le slogan Réparer, Rénover, et Impulser. Avec le 100e anniversaire de la fondation de la Société Anthroposophique, ce slogan peut aussi nous mettre en mouvement : tout en nous reliant au passé de la Société, nous sommes appelés à regarder vers l’avant et sonder comment l’anthroposophie est une réponse aux besoins présents et futurs de l’humanité.
Notre relation à Rudolf Steiner          
Dans un autre ordre d’idée, je voudrais vous partager quelques réflexions sur notre lien avec Rudolf Steiner et la Société anthroposophique.  (L’espace étant restreint, j’espère pouvoir développer ce thème éventuellement sur une autre tribune).   On sait que Rudolf Steiner a lié son karma personnel avec celui de la Société anthroposophique lors du congrès de Noël 1923.  Ce geste doit être interprété avec le plus grand respect, car il témoigne d’un sacrifice immense. Cela implique aussi qu’on ne peut pas séparer Rudolf Steiner de sa création.
             
En tant qu’anthroposophe, on peut se poser la question : quel est le juste lien qu’on peut établir avec Rudolf Steiner? Après près d’un siècle, la question est pertinente et légitime. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait encore rencontrer des personnes qui avaient connu Steiner et qui pouvaient nous en parler avec beaucoup d’enthousiasme. Lorsque j’étais adolescent, on avait à l’école de La Haye aux Pays -Bas des professeurs qui avaient rencontré Rudolf Steiner, voire même qui avaient assisté au Congrès de Noël.  Leurs comptes-rendus animés permettaient d’évoquer ces moments particuliers de leur vie.
Il peut arriver qu’on parle d’anthroposophie sans reconnaitre l’apport spécifique de Rudolf Steiner. Et même au sein de la Société, on peut parfois observer cette tendance à nier cette reconnaissance à tel point qu’on ne mentionne même pas son nom.
Steiner et notre biographie
Chacun d’entre nous a « rencontré » Rudolf Steiner dans sa biographie que se soit par l’art, par la biodynamie, la pédagogie ou par la lecture d’un livre ou autre et ce moment est unique. Il peut même changer radicalement la vie d’une personne.

Au début, on se montre intéressé par l’œuvre de Steiner. Graduellement, une relation de confiance s’installe et nous désirons aller plus loin dans notre quête. Au gré de l’étude entreprise, le travail d’approfondissement de l’anthroposophie nous convainc que ce que découvrons est véridique et a un lien avec la vie de tous les jours. Par la suite, il peut arriver que nous réalisions que notre vie prend un tournant. Un sentiment de reconnaissance et de gratitude prend forme pour ce que nous avons reçu. Comment serait notre vie si on n’avait pas connu Steiner et son œuvre?
  
Dans l’Initiation, Rudolf Steiner attire notre attention sur le fait qu’un étudiant de la science de l’esprit peut entretenir un rapport maitre-élève. Mais quelque soit le niveau relationnel, nous sommes ,à chaque moment , libres dans cette relation.  De plus, il n’est jamais question de la relation gourou-adepte, mais plutôt celle de maitre-apprenti selon la vision des nouveaux Mystères.
Les quatre niveaux  
        
Prokofieff décrit dans son livre La relation à Rudolf Steiner quatre niveaux possibles de relation à Rudolf Steiner lors qu’on approfondit l’anthroposophie .   : 1- la confiance en la démarche , 2 — un sentiment de véracité quant à ce qui est reçu, 3 — un sentiment de gratitude.  Toutefois, à un niveau plus avancé du développement de notre conscience, notre moi supérieur permet de devenir un cocréateur avec notre ami spirituel, et ce tout en gardant notre indépendance. Ceci n’est peut-être pas donné à tout le monde dans un premier temps. Ernst Katz parle d’un lien ou le moi supérieur se relie au moi cosmique dans la sphère solaire; notre individualité procède alors avec une absence totale d’égoïsme.    Prendre conscience de notre relation à Rudolf Steiner peut nous aider dans ce que nous faisons et nos initiatives dans le domaine de l’anthroposophie et de la vie en général s’en trouvent du coup enrichies.
Le congrès de l’AGA de 2013
Notre préparation pour le congrès de l’AGA qui aura lieu du 17-19 mai va bon train.   Dennis Klocek sera le conférencier invité.  Le thème choisi est : Le défi de notre volonté sociale.  Il donnera deux conférences et animera un atelier de discussion. Depuis plusieurs années,  les rencontres de l’AGA se font surtout avec les membres locaux . Nous voulons permettre aux différents groupes venant des quatre coins du pays d’échanger ensemble sur leurs expériences respectives lors de l’avant-midi du 17 mai .
Serait-il possible de réunir ainsi des représentants de différents groupes du pays? Pour ce faire, il faudrait créer un fonds spécial.  En somme, il faudrait demander l’aide tant des membres locaux que nationaux afin de soutenir les frais de déplacement des membres.  L’année dernière,  nous avions commencé à créer le forum des questions et des points de vue avec les jeunes. Nous souhaitons continuer la rencontre entre générations. Vos commentaires et suggestions sont donc bienvenus.
En terminant, je veux vous souhaiter une période inspirante durant les Nuits saintes.
Arie van Ameringen
Secrétaire général
Ernst Katz, About your relation to Rudolf Steiner, 1985
Sergei Prokofieff, La relation à Rudolf Steiner, 2010
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